Beaux esprits

Rebecca Irvin (Rolex) et les lauréats de 2014 à Mexico. © Rolex

Il y a 40 ans, la marque Rolex créait les Rolex Awards for Entreprise, avec le désir de galvaniser des personnalités ingénieuses, visionnaires et audacieuses. Objectif? Développer les connaissances et le bien-être de l’humanité.

Le nom Rolex a presque valeur de mythe. Dans le prolongement de son statut d’horloger de luxe, cette marque fondée en 1905 est connue pour sa collection de Témoignages – entendez ambassadeurs – célèbres: Jackie Stewart, Tom Kristensen, Cecilia Bartoli, Plácido Domingo, Kevin Staut, Roger Federer, Tiger Woods, Alain Hubert…

Mais aussi pour ses activités de sponsoring et/ou de chronométrage de plusieurs événements dans différentes disciplines sportives (le golf dans l’Open Championship, les sports équestres dans le CHIO d’Aix-la-Chapelle, le tennis au tournoi de Wimbledon, la course automobile au Championnat du monde de Formule 1 et aux 24 Heures du Mans).

Depuis 2002, Rolex s’est également construit une belle notoriété dans le monde de la culture et des arts, grâce notamment à la Rolex Mentors & Protégés Initiative (voir Trends Style n° 1 du 25 février 2016). Ce programme biennal associe à des artistes en devenir dans sept secteurs différents – danse, arts dramatiques, cinéma, littérature, musique, architecture, arts visuels – des personnalités artistiques confirmées et de renommée internationale. Parmi ceux-ci ont déjà figuré des noms aussi prestigieux que Brian Eno, Anne Teresa De Keersmaeker, Olafur Eliasson, Stephen Frears, Gilberto Gil, David Hockney, Anish Kapoor, Toni Morrison, Youssou N’Dour, Martin Scorsese, Peter Sellars… qui, tous, ont accepté d’endosser durant deux ans le rôle de mentor dans leur pratique artistique.

ESPRIT PHILANTHROPIQUE

Mais depuis 40 ans, Rolex propose également un programme, biennal lui aussi, s’inscrivant davantage dans une tradition philanthropique: les Rolex Awards for Enterprise, destinés à encourager l’esprit d’entreprise et à développer les connaissances et le bien-être de l’humanité. A l’image des grandes figures du sport et de l’exploration qui, dès les années 1950, démontrèrent la fiabilité de ses montres dans des conditions extrêmes – au sommet de l’Everest et à une profondeur de 10.000 mètres sous les mers.

Moins exposés médiatiquement, ces prix se révèlent particulièrement pertinents à l’époque actuelle, confrontée aux défis de la mondialisation et du changement climatique.

Lancés en 1976, à l’occasion du 50e anniversaire de la création de la montre Oyster, ils ont donc pour objectif de soutenir des hommes et des femmes proposant des projets concrets dans cinq domaines différents: sciences et santé, techniques appliquées, exploration et découvertes, environnement et patrimoine culturel. Car, dès le départ, Rolex a fait le choix d’apporter un soutien financier et de la reconnaissance à des gens proposant des projets inédits, plutôt que de récompenser des réalisations passées.

Ces prix se révèlent particulièrement pertinents à l’époque actuelle, confrontée aux défis de la mondialisation et du changement climatique.

Les projets sont évalués en fonction de leur originalité, de leur faisabilité, de leur potentiel en termes d’effets durables sur l’Homme et l’environnement, et, cela va de soi, de l’esprit d’entreprise de leur concepteur.

Après examen par une équipe dédiée de Rolex qui opère une première sélection, il revient à un jury international, interdisciplinaire et indépendant d’experts incarnant eux-mêmes l’esprit d’entreprise (voir encadré), d’élire les lauréats.

Pour cette édition anniversaire 2016, l’élection porte sur dix candidats – et non sur cinq comme c’est le cas habituellement. Soit cinq lauréats et cinq jeunes lauréats (de 18 à 30 ans).

LAURÉATS ET PROJETS : LE PROFIL

Les lauréats, qui affichent souvent un profil de pionnier, n’ont généralement que peu accès à des filières de financements classiques. C’est dire si le montant du prix – 50.000 CHF (environ 41.000 euros) pour les jeunes lauréats et 100.000 CHF (environ 83.000 euros) pour les autres – est le bienvenu. Montant qui, cela va de soi, doit être consacré au bon déroulement du projet. Parallèlement, ils reçoivent un Chronomètre Rolex et bénéficient d’une présence médiatique internationale.

Et qu’en est-il des projets? Lors des cycles précédents, les prix sont revenus à diverses initiatives environnementales, sociales et culturelles: la protection d’habitats (la forêt amazonienne humide, les écosystèmes forestiers au Sri Lanka) et d’espèces (le requin-baleine géant, le léopard des neiges…) rares et menacés, la réhabilitation de pratiques ancestrales (agricoles en Afrique et dans les Andes, médicales dans l’Himalaya), la préservation d’héritages culturels (la restauration d’oeuvres d’art), l’amélioration des conditions de vie (eau, nourriture, soins médicaux, éducation, énergie) dans les pays en développement… Toutes initiatives souvent sous-tendues par des inventions scientifiques et techniques.

Les cinq projets primés en 2014 en sont une parfaite illustration: y figuraient un appareil de diagnostic cardiaque portable (tablette Cardio Pad) idéal dans les campagnes africaines (Arthur Zang, Cameroun), un appareil de dépistage des troubles auditifs chez les nouveau-nés (Neeti Kailas, Inde), le sauvetage de la grue royale, espèce en danger au Rwanda, bien qu’elle en soit l’oiseau symbolique (Olivier Nsengimana), une méthode d’identification rapide des bactéries permettant un traitement plus ciblé et plus immédiat (Hosam Zowawi, Arabie saoudite) et l’exploration de montagnes d’Amérique du Sud qui renseigne sur l’évolution de la vie dans ces régions après la formation de l’océan Atlantique (Francesco Sauro, Italie).

DE 19 À 87 ANS

Pour cette édition 2016 des Prix à l’Esprit d’entreprise, Rolex a reçu pas moins de 2.322 candidatures de personnes de 144 nationalités différentes.

Les projets déposés concernent les techniques appliquées pour 27 % (contre 18 % en 2014) et l’environnement pour 26 %. Ils proviennent en premier lieu des Etats-Unis, d’Inde, du Nigeria, du Brésil et d’Egypte. Le candidat le plus jeune a 19 ans, le plus âgé, 87 ans, et 33 % sont des femmes.

Selon l’Américaine Rebecca Irvin, directrice des programmes philanthropiques de Rolex, ” les candidatures que le jury a étudiées cette année sont à l’image d’un monde en pleine mutation qui voit l’entrepreneuriat prendre son essor dans les pays en développement, les technologies novatrices occuper une place de plus en plus importante dans notre vie et les femmes endosser de plus en plus des rôles de leaders “.

Les noms des dix lauréats 2016 (dont cinq jeunes) seront dévoilés en novembre prochain lors d’une cérémonie organisée à Los Angeles, en même temps que sur le site Internet.

www.rolexawards.com

TEXTE SERGE VANMAERCKE

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