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Scandales bancaires, acte II

Pourquoi dis-je “acte II” ? Tout simplement parce qu’après la triste histoire des subprimes, on pensait naïvement que les banquiers avaient tiré quelques leçons de cette crise. Eh bien, pas du tout. Les banquiers – du moins les toutes grandes banques internationales – ne semblent avoir retenu aucune leçon de leurs turpitudes passées.

L’actualité récente le démontre bien : il y a eu l’affaire du Libor – qui porte sur la manipulation du taux d’intérêt le plus important au monde – qui a éclaté il y a quelques semaines et éclabousse depuis toute la place financière de Londres. Il n’est hélas pas le dernier scandale du genre.

Quelques semaines auparavant, JP Morgan, la plus grande banque américaine, après avoir tenté de nier les faits, a fini par reconnaître qu’elle avait perdu plus de 9 milliards de dollars dans des opérations spéculatives qui ont mal tourné pour elle.

Mais ne croyez pas que ces vicissitudes soient réservées aux américains. L’Espagne en a son lot. Ainsi, les anciens dirigeants de la banque Bankia ont voulu s’introduire en Bourse. Face à la tiédeur des investisseurs, ils n’ont rien trouvé de mieux que de motiver leurs employés à vendre les actions de la Bankia à leurs clients. En faisant miroiter des gains mirifiques à certains ; en faisant comprendre à d’autres que leur demande de crédit sera plus facilement acceptée s’ils acceptaient par ailleurs d’acheter ces actions. Au total, on parle de 350.000 clients lésés ou trompés. Depuis, Bankia a été nationalisée par le gouvernement espagnol et les clients lésés ont eu droit à des… excuses de la nouvelle direction. Rappelons que ce scénario du pire a déjà eu lieu aux Etats-Unis. C’est en effet pour avoir spolié au moins un demi-million de ménages que cinq banques américaines furent lourdement condamnées en février 2012. L’année 2012 est donc bien celle de tous les scandales !

Si vous en doutez encore, pensez à la manière dont la banque Morgan Stanley a géré l’introduction en Bourse de Facebook, où, selon la presse, les clients de la banque auraient été mieux informés que d’autres. Pensez plus récemment encore à l’une des plus grandes banques au monde, HSBC, qui est sur la sellette aux Etats-Unis. La raison ? Tout simplement pour manquements dans la lutte contre le blanchiment et le financement du terrorisme. L’amende pourrait atteindre un milliard de dollars.

Visiblement, un certain monde bancaire tourne toujours en roue libre et – à part des coups de gueule ici ou là par un politique ou un autre – rien n’a changé. Ou comme le disait encore récemment le Prix Nobel d’économie en 2008 Paul Krugman, le privilège des riches est de ne pas rendre des comptes aux autres et d’attendre même de la déférence de leur part.

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