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Sauvetage éclair à Wall Street

Elle n’a pas fait la une des médias alors que l’information est importante : Saviez-vous durant ce mois d’août, la firme Knight Capital a été sauvée in extremis. Knight Capital, ne vous dit sans rien et c’est normal. Seuls les spécialistes de la Bourse connaissent cette maison. Il faut savoir que ce courtier américain – spécialisé dans l’achat et la vente d’actions – avait perdu 355 millions d’euros à la suite d’un bug informatique. Heureusement ses dirigeants sont parvenus à réunir assez d’argent pour éviter la faillite.

Le sauvetage de cette société a été très, très rapide car elle a suscité une frousse bleue à Wall Street quand le 1er août dernier, Knight Capital avait provoqué un mini krach boursier – rien que cela : plus de 140 actions ont connu des mouvements anormaux.

Il a fallu près d’une heure pour apprendre que le problème venait d’un algorithme de Knight Capital. Quand je dis qu’il a fallu une heure, il faut bien comprendre que c’est l’équivalent d’un siècle pour Wall Street. Puis les experts ont finalement compris que ce logiciel a envoyé des ordres par centaines et a fait exploser les cours.

Personne n’a vraiment rigolé à Wall Street car le courtier Knight Capital est un poids lourd de la Bourse de New York. Il gère près de 15% des actions traitées quotidiennement sur le marché américain. Soit quelque 20 milliards de dollars. Pour vous donner une idée, cela correspond à huit fois le volume échangé sur la place de Paris, ce n’est donc pas rien.

Mais pourquoi en parler si le problème est aujourd’hui réglé ? Parce que beaucoup d’experts pensent que c’est à cause de ces problèmes informatiques et de ces krachs éclairs que de nombreux particuliers ont déserté la Bourse. Autrement dit, ils se disent que la Bourse – les Bourses – sont aux mains des programmes informatiques des grandes maisons de courtage et qu’ils n’ont aucune chance de gagner face à ces ordinateurs ultra sophistiqués qui réagissent au centième de seconde. La quasi faillite de Knight Capital les renforce dans ce choix : il n’y a plus de place pour les particuliers. Ce qui explique qu’aux Etats-Unis – le pays où tout le monde a des actions environ 170 milliards de dollars ont quitté l’an dernier la Bourse. Mais pour aller où, direz-vous ? Pour aller vers le marché obligataire jugé plus sûr. Un peu comme chez nous, où les Belges préfèrent laisser dormir leur épargne sur un livret d’épargne plutôt que de se risquer à acheter des actions. Voilà pourquoi 226 milliards d’euros dorment chez nous sur des livrets d’épargne qui rapportent moins d’1%, donc moins que l’inflation. Pour vous donner une idée, rien qu’avec ces fameux 226 milliards d’euros, on pourrait effacer la dette grecque.

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