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Ryanair tuerait-il sa poule aux ½ufs d’or ?

La compagnie aérienne Ryanair, dont le trafic a chuté de 8 %, a annoncé vendredi dernier une hausse des frais payés par les passagers pour enregistrer un bagage ou pour faire imprimer leur carte d’embarquement à l’aéroport.

La compagnie aérienne Ryanair, dont le trafic a chuté de 8 %, a annoncé vendredi dernier une hausse des frais payés par les passagers pour enregistrer un bagage ou pour faire imprimer leur carte d’embarquement à l’aéroport. Il pourra ainsi en coûter jusqu’à 100 euros pour enregistrer un premier bagage et 135 euros pour un second. De même, il en coûtera 60 euros, soit 20 euros de plus qu’auparavant, pour faire imprimer sa carte d’embarquement à l’aéroport plutôt que chez soi.

Officiellement, Ryanair agit de la sorte parce qu’elle envisage un déclin d’environ 4 % de son trafic sur la saison d’hiver 2011/12. En réalité, cette hausse soudaine suscite pas mal d’interrogations sur le modèle économique de Ryanair, donc sur sa durabilité.

Voilà une compagnie qui a réussi à gagner plusieurs types de passagers. Les premiers sont ce que j’appellerai des “personnes de la classe moyenne”, qui profitent des prix bas de Ryanair pour faire un city-trip à Barcelone ou Rome, quitte à profiter de la différence de prix pour prendre un hôtel d’une gamme un peu plus haute. La crise aidant, ce type de passager y regardera à deux fois avant de se lancer dans l’aventure.

La deuxième catégorie de passager est constituée de personnes issues de l’immigration, qui retournent voir leurs familles soit à l’est de l’Europe, soit au nord de l’Afrique. Là encore, ce sont des populations encore plus sensibles aux variations de prix. Une hausse de 100 euros par exemple sera difficilement acceptée, d’autant que des alternatives comme les bus existent !

Reste une catégorie de voyageurs plus haut de gamme, constituée de ceux et celles qui, dans nos pays nordiques, ont décidé d’acheter un appartement ou une villa dans le sud de l’Europe et profitent des vols pas chers pour, le plus souvent possible, y jouir du soleil qui nous manque ici. Là encore, cette clientèle est en partie captive mais risque de ne plus se développer.

La question est donc simple : en augmentant de la sorte ses prix, Ryanair n’est-il pas en train de tuer sa poule aux oeufs d’or ?

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