Paroles d’experts: assurance groupe, Branche 21 ou Branche 23 ?

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Jusqu’à ce jour, les réserves des assurances pensions et cotisations en 1er pilier qu’Ethias gère pour compte des collectivités locales ainsi que les assurances de groupe du 2&è;me pilier, ont été essentiellement gérées dans le cadre de la branche 21 offrant une garantie de capital et de rendement annuel auquel vient éventuellement s’ajouter une participation bénéficiaire qui sera attribuée en fonction de la rentabilité financière dégagée.

Si au niveau du 1er pilier pour 2014, le taux garanti était encore de 2,61%, celui-ci est descendu à 2,24% pour 2015 et le taux prospectif attendu pour 2016 ne serait plus que de l’ordre de 1,90%. En outre, selon les prévisions de marché, on se dirige vers un scenario de maintien de taux obligataires bas, avec un impact défavorable sur les futurs rendements attribués aux portefeuilles gérés en branche 21.

Dans ce contexte, l’investisseur est naturellement tenté par d’autres types d’investissement plus rentables, et en particulier par le marché des actions qui présente certes plus de volatilité à court terme, mais lui offre généralement une prime de rendement pour le risque et la volatilité qu’il accepte de supporter à long terme. Actions qui ont très bien presté au cours des dernières années et devraient continuer à le faire.

Avantages et inconvénients

Par opposition à la branche 21, la branche 23 est une assurance vie dont le rendement est lié à un (ou plusieurs) fonds d’investissement. L’investisseur y détermine son profil de risque et endosse la responsabilité quant à toute sous-performance des marchés. Capital et rendement ne sont pas garantis.

Si la définition même de la branche 23 exclut toute forme de garantie sur la partie investie en actions (ou autre classe d’actifs), il reste possible de conserver une protection implicite du capital pour l’ensemble de la branche 21 et de la branche 23, dans le cadre d’une gestion dynamique sur le long terme : la partie obligataire contribue à protéger l’investissement global et la partie actions permet d’aller chercher un supplément de rendement.

Précisons bien qu’une répartition “optimale” entre la branche 21 et la branche 23, doit se décider essentiellement et en pleine conscience, en fonction de l’appétit au risque que chaque investisseur aura arrêté : Plus la part branche 21 est importante, moins le rendement global attendu est intéressant, mais en contrepartie plus le capital initial est sécurisé. Inversement, plus la part investie en branche 23 est importante, plus le rendement attendu à long terme est élevé, mais en contrepartie la volatilité temporaire accrue de la partie actions, fait que le capital initial peut être érodé.

L’avis de l’expert

Dans le contexte actuel de taux obligataires historiquement bas, continuer à investir en obligations nous met face au dilemme suivant : soit investir à très long terme à moins de 2% et pénaliser son rendement futur, ou rester investi à court terme en attendant une remontée des taux, d’où l’intérêt de diversifier ses avoirs en allouant une partie raisonnable de ceux-ci en actions.

À long terme, les statistiques historiques le montrent, l’investissement en actions finit toujours par être plus rentable que le placement en obligations. Bien entendu, le transfert de la branche 21 vers la branche 23 doit s’opérer en tenant compte des opportunités de marché et du profil de risque de l’investisseur. Et enfin, un étalement dans le temps peut également s’avérer indiqué pour des montants importants, afin de lisser le rendement global en cas de marchés instables.

JEAN-MICHEL BOURDOUX, Directeur Vie Collectivités chez Ethias

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