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Privatiser la Grèce ne sera pas la panacée

Les privatisations ne règleront pas tous les problèmes de la Grèce. Malheureusement.

Parmi les mesures que doit prendre la Grèce pour rembourser plus vite ses dettes, un programme de privatisations de 50 milliards d’euros est prévu. Tout, ou presque, est à vendre, à part les monuments et les îles, contrairement à ce que l’on a pensé. Cela va des transports (ports, aéroports, trains et autoroutes) à l’énergie (gaz et électricité) en passant encore par les loisirs (casinos, loterie nationale et autres paris sportifs). Sans oublier la gestion de l’eau, les banques ou encore les télécoms.

Première question : qui devrait acheter ? Surtout des entreprises étrangères et c’est bien cela qui énerve les Grecs et provoque un sentiment d’humiliation nationale.

Deuxième question : ces privatisations seront-elles suffisantes ? Non. En théorie, les privatisations doivent rapporter 50 milliards d’ici 2015. Mais de nombreux économistes trouvent ces estimations optimistes et tablent plutôt sur 30 milliards d’euros. Or, comme le confirme le magazine L’Expansion, même si la Grèce arrivait à engranger 50 milliards d’euros et l’affectait intégralement au remboursement de la dette, cela permettrait seulement de faire passer le taux d’endettement du pays de 157 % à 130 % du PIB.

Troisième question : la Grèce réussira-t-elle à tout vendre ? A priori, oui, car les prix de ces actifs sont bradés. Cela suffira-t-il à attirer les acheteurs ? C’est loin d’être certain. Pourquoi ? Parce que comme le disait l’ancien ministre grec des Finances : “Qui voudra mettre des millions dans des compagnies qu’il ne pourra pas gérer à cause de leaders syndicaux en grève et de lois l’empêchant de licencier ?”

Pour corser le tout, il semble illusoire de penser que la Grèce pourra vendre en l’état ses parts dans certaines banques grecques, qui, comme chacun le sait, ont dans leur bilan une forte quantité d’obligations de l’Etat grec. Autrement dit, des titres absolument “toxiques”.

C’est pour toutes ces raisons – et d’autres encore – que les privatisations ne règleront pas tous les problèmes de la Grèce. Malheureusement.

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