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Pourquoi le bouton “J’aime” de Facebook a enflammé le Web

L’écrivain Oscar Wilde disait qu’un cynique était quelqu’un qui connaissait le prix de chaque chose et la valeur d’aucune. Cette maxime est applicable à l’Internet…

L’écrivain Oscar Wilde disait qu’un cynique était quelqu’un qui connaissait le prix de chaque chose et la valeur d’aucune. Cette maxime est applicable à l’Internet. Les géants du Web, tels Facebook et Google, peuvent chiffrer et valoriser très précisément vos données personnelles, âge, sexe, domicile et surtout consommations ; en revanche, la protection de votre vie privée ne les intéresse que très modérément, puisqu’ils vivent de l’exploitation de vos données intimes.

A l’occasion de deux erreurs récentes, l’une provoqué par Google et l’autre par Facebook, les internautes ont (re)découvert que notre vie privée avait une valeur pour ces deux géants high-tech. Dans le cas de Facebook, c’est l’introduction d’un bouton dénommé “J’aime” sur des sites commerciaux partenaires qui a provoqué de très forts mécontentements. En effet, en cliquant sur ce bouton, les internautes signalent clairement un site qui leur a plu, mais ce qu’ils ne savaient pas, c’est qu’ils informaient du même coup tous leurs “amis” sur Facebook.

Pourquoi Facebook agit-il ainsi ? En réalité, ce qui l’intéresse, c’est de rentabiliser son réseau social. Comme vous le savez, si faire partie de Facebook ne coûte rien, toutes les traces que vous laissez sur ou au départ de ce site valent de l’argent, beaucoup d’argent. En donnant votre âge, votre sexe, mais aussi en faisant part de vos goûts et de vos centres d’intérêts à travers vos achats, ou plus simplement en “chattant” avec vos amis, vous laissez des centaines de traces qui permettent de mieux vous cibler. L’enjeu de tout cela porte un nom très simple : la publicité comportementale !

Cibler directement les internautes susceptibles d’être attirés par leurs produits intéresse particulièrement les annonceurs. A quoi sert-il d’envoyer des publicités à l’aveugle si, grâce aux données privées livrées par Facebook et Google, vous avez la possibilité, par exemple, de cibler directement les femmes de plus de 40 ans pour leur proposer des crèmes antirides !

Tout cela est rendu possible, bien entendu, grâce à des logiciels mouchards, des “cookies” comme on les appelle, qui viennent se fixer sur votre PC et enregistrent toutes vos activités sur l’Internet… et donc vos goûts et vos bonnes et mauvaises habitudes.

Pour en revenir au bouton “J’aime” de Facebook, son rôle est de tenter d’influencer les internautes par la force de recommandation d’un ami. On a de fait constaté que, sur le Net, les surfeurs sont plus sensibles aux recommandations d’un ami qu’à une publicité directe.

Bien entendu, suite aux protestations de milliers d’internautes, les dirigeants de Facebook ont dû faire un peu marche arrière. “Un peu” seulement, car ce réseau social ne vit que de la publicité, comme Google d’ailleurs. Sa survie dépendra quelque part de l’accumulation de données personnelles sur vous et sur moi.

Une riposte consiste à demander préalablement aux internautes s’ils désirent que leur réseau social exploite ou non les données qu’il a sur eux. Cette méthode, baptisée opt-in dans le jargon marketing, ne plaît pas aux grands sites Internet. On comprend pourquoi.

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