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Pourquoi l’euro a passé les fêtes

L’année 2012 démarre plutôt positivement : le belge Peter Praet vient d’être nommé chef économiste de la banque centrale européenne, à la barbe des allemands et des français qui voulaient ce poste pour l’un des leurs, et l’euro n’a pas implosé.

Il s’agit sans doute du poste le plus prestigieux, en-dehors de celui de président de la BCE. Et, donc cocorico, c’est un belge francophone qui décroche ce poste très en vue. Il y a là déjà de quoi être fier en ce début 2012. Nous autres francophones, avons également de grands talents et l’Europe le reconnait elle-même via cette nomination de Peter Praet.

Et puis, dans un autre registre tout aussi optimiste, souvenez-vous, vers le début décembre 2011, beaucoup de spécialistes ont cru que l’euro ne passerait pas la fête de Noël. Les fonds spéculatifs avaient amassé, au cours de la dernière semaine de l’année 2011, une position record à la baisse de l’euro. Ils doivent s’en mordre les doigts car même si l’euro a un peu baissé, il continue de se porter comme un charme. Sans doute ont-ils eu tort de croire ce qu’avait dit le très influent écrivain français Jacques Attali pour qui, je cite “l’euro ne passera pas la fin d’année”.

Question : pourquoi tous ces beaux esprits qui annonçaient la fin de l’euro pour fin 2011 se sont-ils à ce point trompés ? Parce qu’ils se sont focalisés sur la dette européenne, mais ont oublié la vision d’ensemble. Et cette vision est simple : ni les pays émergents, je pense en particulier au Brésil, à l’Inde, à la Russie et à la Chine, ni les monarchies pétrolières n’ont envie de voir le dollar dominer le monde. Pas même un ennemi de l’occident comme l’Iran n’a pas envie que l’euro implose. Pourquoi ? Parce que cela signifierait qu’il ne resterait plus qu’une seule monnaie vraiment internationale : le dollar !

Or, tous ces pays, aussi différents soient-ils les uns des autres, savent que les Américains manipulent leur monnaie en la dépréciant à leur guise. Et cette manipulation est aujourd’hui insupportable au reste du monde, surtout que le reste du monde sait que l’origine de la crise, on la doit aux Américains !

Voilà pourquoi sauf incident extraordinaire, le reste du monde ne souhaite pas que l’euro implose. De toute façon, au cours d’aujourd’hui, il est encore 40% plus haut que son cours d’il y a 9 ans face au dollar. Pour une devise qu’on avait enterré en 2011, l’euro ressemble à un moribond plein de vitalité.

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