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Pourquoi il faut remercier la Grèce et l’Irlande

On a parfois tendance à critiquer des pays comme la Grèce, le Portugal, l’Espagne et aujourd’hui l’Irlande. On a tort ! C’est en tout cas la thèse du journal économique français La Tribune.

On a parfois tendance à critiquer des pays comme la Grèce, le Portugal, l’Espagne et aujourd’hui l’Irlande, car on a l’impression que ce sont les maillons faibles de l’Union européenne et qu’ils sont un peu comparables à une sorte de boulet au pied de la zone euro. Eh bien non, on a tort de critiquer ces pays ! C’est en tout cas la thèse du journal économique français La Tribune. On devrait même remercier la Grèce et l’Irlande.

Bizarre, comme attitude ? Sans doute, mais le raisonnement est intéressant. En effet, sans les déficits publics de ces pays, sans leur endettement excessif, l’euro, qui a déjà repris du poil de la bête vis-à-vis du dollar, serait encore plus fort qu’il ne l’est aujourd’hui. Or, un euro fort signifie que nos exportateurs sont pénalisés. Comme l’exportation est le seul ressort économique qui fonctionne encore en Europe, un euro fort étoufferait la petite embellie économique que nous connaissons aujourd’hui.

Le raisonnement de La Tribune est plus subtil encore. Que font les marchés financiers depuis quelques mois ? Leur coeur balance, si je puis dire, entre les problèmes de certains pays européens et les gros problèmes des Etats-Unis. Si la Grèce et l’Irlande n’étaient pas là pour nous donner de temps en temps une petite frayeur, les marchés financiers se focaliseraient uniquement sur le seul et vrai problème actuel : la panne de la première économie mondiale.

Si vous parlez avec n’importe quel chef d’entreprise de retour des Etats-Unis, il vous décrira un pays ruiné par une guerre en Irak totalement inutile et étouffé par un chômage de masse inhabituel. Un chômage d’autant plus dangereux qu’il est culturellement rejeté aux Etats-Unis, où il n’existe presque pas de filet social comme en Europe. Au point que des études montrent qu’aux Etats-Unis, les jeunes entre 25 et 34 ans retardent leur mariage ou se marient de plus en plus tard à cause de la crise.

Pour faire redémarrer leur économie, les Etats-Unis se livrent aussi à une guerre monétaire. Afin d’éviter que notre devise soit trop chère, notre seul bouclier, aujourd’hui, c’est paradoxalement les PIGS, acronyme désobligeant inventé par les médias anglo-saxons pour désigner, par la première lettre de leur nom anglais, Portugal, l’Italie, la Grèce et l’Espagne. Comme quoi des cochons peuvent aussi servir de boucliers !

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