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Pour Merkel, la Grèce n’aurait pas dû entrer dans la zone euro

La vérité sortirait-elle de la bouche d’Angela Merkel ? En tout cas, elle a osé dire tout haut cette semaine ce que beaucoup de monde pense : à savoir que la Grèce n’aurait jamais dû entrer dans la zone euro !

En disant cela, il ne faudrait pas en conclure qu’Angela Merkel regrette d’avoir aidé la Grèce ces dernières années, pour la première fois, elle ne faisait que répondre à des attaques de ses opposants politiques. Il faut savoir que Merkel est en pleine campagne électorale, jusqu’à présent les sondages la donnaient largement gagnante, mais ces derniers jours, la Grèce s’est invitée au débat politique allemand.

En effet, dans une émission télévision très populaire diffusée le dimanche soir, l’un des opposants politiques à Angela Merkel a prédit que si les affaires tournaient mal – autrement dit pour la Grèce – les enfants allemands devraient payer pendant 30 ans la décision de Merkel de ne pas avoir laissé sortir la Grèce de la zone euro. L’opposition s’est en effet déchaînée quand le ministre des finances allemand a eu le malheur de dire, quelques jours plus tôt, qu’il faudrait sans doute aider encore la Grèce, probablement vers le milieu de l’année prochaine, il n’en fallait pas plus pour que la presse allemande demande l’addition du sauvetage de l’euro pour les contribuables allemands.

En bonne politicienne, Angela Merkel a donc rappelé que si la Grèce est dans la zone euro, c’était du temps de ses adversaires politiques, ce sont eux qui ont fait entrer la Grèce dans la zone euro, et pas elle ! Une manière habile de renverser la situation. La réalité, c’est que l’entrée de la Grèce avait été voulue par la plupart des dirigeants européens de l’époque. Giscard d’Estaing, l’ancien président de la République française a même eu une parole prodigieuse : “on ne laisse pas Platon à la porte”, avait-t-il déclaré ! A l’époque, avec la chute du mur de Berlin, et la certitude d’avoir le meilleur modèle économique au monde, tout cela a rendu aveugle pas mal de dirigeants, y compris quand une banque d’affaires américaine traficotait les comptes publics grecs pour permettre à ce pays de respecter les critères pour entrer dans la zone euro. Mais bon, ne sommes-nous pas toujours plus forts pour juger le passé avec les connaissances d’aujourd’hui ? A ce rythme-là, on pourrait réécrire tous les chapitres de notre histoire.

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