Willy Borsus ministre-président wallon, le choix de l’expérience

Willy Borsus. © Belga

Willy Borsus succède à Paul Magnette comme ministre-président wallon.

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Meilleure efficience des dépenses publiques ? Le gouvernement wallon montre l’exemple en ramenant sa composition de 8 à 7 ministres. Il y a même deux ministres francophones de moins en raison de la nouvelle double-casquette d’Alda Greoli (cdH), désormais ministre communautaire et régionale. La présence féminine augmente mais elle reste modeste avec 2 postes sur 7. En parlant de répartition, notons la répartition équilibrée des mandats entre les deux partenaires : 4 chacun, en tenant compte de la présidence du Parlement pour André Antoine (cdH), alors que le MR affiche deux fois plus d’élus au Parlement wallon (25 contre 13). Mais, on vous l’explique ci-dessous, les portefeuilles libéraux sont particulièrement conséquents et concentrent les priorités de la coalition en matière d’emploi et de gouvernance.

Venons-en au casting. Sur ce plan, le MR a retenu la leçon de ses erreurs. Rappelez-vous les débuts chaotiques du gouvernement Michel, avec un casting privilégiant les équilibres internes sans trop tenir compte des affinités avec les départements. Il fallut les remaniements et l’arrivée de Sophie Wilmès et François Bellot pour constituer un attelage plus cohérent.

Cette fois, on a donc fait attention aux compétences fonctionnelles. Et tant pis si ce sont deux Reyndersiens parmi les Reyndersiens, à savoir Pierre-Yves Jeholet et Jean-Luc Crucke qui accaparent les plus gros portefeuilles dévolus aux libéraux. Ils seront toutefois guidés par un fidèle de Charles Michel : Willy Borsus. Cet homme de 55 ans a siégé pendant dix ans au Parlement wallon, dont 5 comme chef de groupe. Il connaît parfaitement les dossiers wallons et peut les défendre avec une réelle aisance oratoire (on se souvient en particulier de ses joutes verbales au Parlement avec André Antoine, alors ministre du Budget). Son côté parfois un peu “vieille France” devrait aider à amortir les conflits entre MR et cdH, qui surgiront au fil des mois. Willy Borsus a en outre acquis une expérience ministérielle, puisqu’il est ministre des Classes moyennes depuis trois ans. Il sera remplacé dans cette fonction par Denis Ducarme.

A ses côtés, on retrouve donc Pierre-Yves Jeholet, ministre de l’Economie, de l’Emploi et de la Formation. Des attributions logiques pour cet ancien journaliste (et porte-parole de Didier Reynders) qui a régulièrement fustigé, depuis la tribune du Parlement wallon, la politique du Forem et l’abondance de structures publiques de soutien à l’économie. Pierre-Yves Jeholet est par ailleurs bourgmestre de Herve. Jean-Luc Crucke prend lui en main le Budget, les Finances, le Climat, l’Energie et les Aéroports. Il était l’un des parlementaires les plus actifs et les plus incisifs, en particulier dans ces matières. Membre très en vue de la commission Publifin, Jean-Luc Crucke sera donc maintenant chargé d’en concrétiser une partie des recommandations. Il est également bourgmestre de Frasnes-lez-Anvaing.

L’attelage MR se complète de Valérie De Bue, économiste de formation et députée-échevine de Nivelles. Ministre des Pouvoirs locaux, elle devra mener les réformes de gouvernance dans les intercommunales et initier, si pas la disparition des provinces (cela implique une majorité des deux tiers) au moins le transfert d’une partie de leurs compétences vers d’autres entités.

Le cdH pouvait se contenter de reconduire l’équipe sortante. Mais c’était sans compter sur le choix de Maxime Prévot de reprendre le mayorat de plein exercice à Namur. Il cumulera ce poste avec le mandat de député wallon, contrairement à Paul Magnette qui a choisi d’appliquer le décumul.

Maxime Prévot sera remplacé à la vice-présidence du gouvernement wallon par Alda Greoli, l’actuelle ministre de la Culture à la Communauté française (elle conservera la double-casquette, au moins le temps de voir si la situation politique évolue dans cette entité). Alda Greoli devient ministre de l’Action sociale, de la Santé, de l’Egalité des chances et de la Fonction publique. Des matières qu’elle maîtrise puisqu’elle fut cheffe de cabinet de Maxime Prévot de 2014 à 2016 et qu’elle officiait avant aux mutualités chrétiennes.

A ses côtés, Carlo Di Antonio monte en grade puisqu’il récupère les Travaux publics et la tutelle sur les zones d’activité économique, en plus des portefeuilles de l’Environnement, de l’Aménagement du Territoire et de la Mobilité.

Enfin, René Collin reste ministre de l’Agriculture, de la Nature, des Forêts, de la Ruralité, du Tourisme et du Patrimoine.

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