Vous avez dit paradoxes économiques ?

© Montage EPA/PG

La machine à laver a davantage changé le monde que l’Internet : voilà l’un des paradoxes développés par un économiste à tenir à l’oeil, le Sud-Coréen Ha-Joon Chang. Premier épisode dans une série de cinq.

Plusieurs économistes ont investi le champ des ouvrages d’économie “pour les nuls”. A l’instar de Steven Levitt et son désormais célèbre Freakonomics. Ils publient des livres sans équations ni mots compliqués, qui démystifient une matière réputée difficile. Ha-Joon Chang, professeur d’économie du développement à l’université de Cambridge, pousse un peu plus loin encore cette approche avec son livre 23 Things They Don’t Tell You About Capitalism (“23 choses qu’ils ne vous disent pas au sujet du capitalisme”).

Il y propose une série de paradoxes et démonte quelques idées reçues sur l’économie. La méthode rappelle celle adoptée par Joseph Stiglitz et, naguère, par John Kenneth Galbraith, deux économistes très critiques aimant s’adresser au grand public. “Deux références pour moi”, note Ha-Joon Chang. Zoom sur cinq des 23 “choses” qui sont chacune en soi un sujet de livre potentiel.

Paradoxe n° 1 : la machine à laver a davantage changé le monde que l’Internet

L’électroménager “a terriblement réduit le volume des travaux ménagers, permettant aux femmes de pénétrer le marché du travail et abolissant virtuellement le métier de domestique”.

Démonstration : “La machine à laver a divisé par six la durée du lavage du linge, et celle du fer électrique, par 2,5 la tâche du repassage”, évalue Ha-Joon Chang. En Grande-Bretagne, les domestiques représentaient 10 % à 14 % des personnes actives entre 1850 et 1920 ; ils ne pèsent aujourd’hui plus que 0,3 %.

Pour l’Internet, l’impact à ce jour est visible au travers de la facilité apportée par les e-mails et le commerce électronique, mais il est nettement moins évident à chiffrer. “Les études peinent à prouver l’impact positif de l’Internet dans la productivité et, comme le dit le prix Nobel Robert Solow, la preuve est partout… sauf dans les chiffres.”

Robert van Apeldoorn

Dès lundi, second épisode de notre série consacrée aux paradoxes économiques de Ha-Joon Chang : l’inflation peut avoir du bon !

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