Van Overtveldt veut faire passer la dette sous les 100% du PIB

Johan Van Overtveldt, ministre des Finances. © Belga

Le ministre des Finances, Johan Van Overtveldt (N-VA), souhaite faire redescendre la dette publique sous la barre des 100% du produit intérieur brut (PIB) sous le gouvernement actuel encore, indique sa note de politique générale 2018, rapportent L’Echo et De Tijd dimanche.

Dans sa note de politique générale 2018, qui sera discutée mercredi à la Chambre, Johan Van Overtveldt annonce son intention de faire passer sous les 100% du PIB le poids de la dette, qui devrait s’établir à 102,7% fin 2018. Ce qui nécessiterait des ventes d’actifs pour plus de 11,4 milliards d’euros, or Belfius et BNP Paribas n’y suffiront pas, indique L’Echo.

Selon diverses sources, le ministre table sur d’autres pistes que des privatisations, comme des “interventions techniques”.

La dette publique, facteur décisif de la supervision européenne

La réduction des dettes d’Etat sera un facteur toujours plus déterminant lors de l’évaluation des finances publiques des pays de la zone euro au cours des prochaines années, a par ailleurs affirmé le président de l’eurogroupe, Jeroen Dijsselbloem, après un débat sur l’avenir de l’eurozone.

“La dette sera un facteur plus important dans le cadre des critères budgétaires, parce que les déficits correspondent de plus en plus aux objectifs européens”, a expliqué M. Dijsselbloem, après un débat entre 27 ministres des Finances européens (sans le Royaume-Uni) sur le renforcement de la gestion de l’Union économique et monétaire.

Les règles budgétaires européennes exigent des Etats membres de ramener leurs dettes publiques sous la barre des 60% du PIB. Selon M. Dijsselbloem cette règle ne doit pas nécessairement être changée, mais les Etats membres doivent s’engager, dans leurs prévisions budgétaires des années à venir, à contenir les dettes publiques. La dette moyenne des pays de l’eurozone se situe actuellement à 89%. La dette belge est de plus de 105%.

Selon M. Dijsselbloem, aucun ministre ne remet en question la compétence de la Commission européenne d’évaluation des finances publiques des Etats membres. L’exécutif analyse en ce moment les projets budgétaires 2018. Il est déjà établi que la Commission européenne s’interroge sur les devoirs belges. Le 22 novembre, elle indiquera s’il y a un risque réel que le budget puisse dérailler lors de cette année électorale en Belgique.

Le président sortant de l’Eurogroupe a aussi insisté sur l’importance de finances publiques saines dans les pays de la zone euro pour absorber un éventuel nouveau choc. Ce sera d’autant plus le cas si l’eurozone dispose de son propre budget à l’avenir, a-t-il remarqué.

“Un bon nombre de ministres” jugent qu’une telle capacité budgétaire séparée pour la zone euro serait utile et présenterait aussi un facteur stabilisateur. Cependant les points de vue restent très divers sur le financement et les fonctions d’un tel budget. Le commissaire européen compétent, le Français Pierre Moscovici, a promis de mettre sur la table un projet en décembre, respectant les “lignes rouges” des Etats membres. Il ne s’est pas exprimé sur le poids d’un tel budget, mais a souligné qu’il devrait être “substantiel” et “économiquement significatif”.

Le débat des ministres était préparatoire à un sommet des 27 chefs d’Etat et de gouvernement en décembre à Bruxelles sur l’approfondissement de l’Union économique et monétaire.

Partner Content