Une taxe Airbnb à Bruxelles dès février

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La Région va uniformiser les taxes pour les hébergements touristiques. L’opération devrait permettre de tirer parti du succès d’Airbnb, dont les locations seront systématiquement taxées à 3 euros par nuit et par chambre.

La taxation des hébergements touristiques à Bruxelles est une affaire communale. Voilà qui embarrassait les hôtels car les montants et les modalités variaient selon le bon vouloir de chaque bourgmestre (1). A partir de février prochain, la Région récupérera la collecte de cette taxe, qui sera uniformisée : 4 euros par nuit et par chambre pour les hôtels, et 3 euros pour les campings et le logement chez l’habitant.

Le dispositif arrange les hôteliers et devrait profiter aux finances de la Région et des communes, car les recettes globales devraient augmenter, notamment grâce à une taxation systématique des logements chez l’habitant, dopée par le succès d’Airbnb à Bruxelles. Ce type de logement fait déjà l’objet de taxes locales ici et là, mais les communes n’ont pas toujours les moyens de les percevoir efficacement. Selon le ministre des Finances de la Région bruxelloise, Guy Vanhengel, les recettes globales devraient passer de 25,7 millions d’euros en 2014 à 30,7 millions en 2017.

Les communes se partageront 30 millions d’euros

Guy Vanhengel, ministre des Finances de la région bruxelloise. D'après lui, les recettes globales devraient passer de 25,7 millions d'euros en 2014 à 30,7 millions en 2017.
Guy Vanhengel, ministre des Finances de la région bruxelloise. D’après lui, les recettes globales devraient passer de 25,7 millions d’euros en 2014 à 30,7 millions en 2017.© BELGA IMAGE

Les communes ne perdront pas d’argent dans l’opération car elles percevront l’essentiel de la recette. La Région se chargera de collecter les taxes, mais ne conservera que 700.000 euros à son bénéfice. Les communes recevront 30 millions d’euros en 2017, sous la forme d’additionnels. Le tarif de 4 euros pour les hôtels et de 3 euros pour le autres hébergements tient compte de ce cocktail fiscal. Le partage se fera à proportion des nuitées déclarées dans chaque commune.

Airbnb compterait plus de 6.000 offres actives sur la capitale. Le montant de 3 euros peut paraître modeste a priori, mais il n’est pas compté par personne, mais par chambre. Un appartement de trois chambres sera donc taxé 9 euros par nuit, peu importe le nombre de personnes.

La taxe devra être réglée par l’hébergeur. Lors du débat parlementaire, Guy Vanhengel s’est montré peu enthousiaste à l’idée de voir Airbnb jouer les intermédiaires, comme il le fait dans plus de 200 villes. Airbnb a par exemple signé des accords avec Londres ou Amsterdam pour participer à l’exécution des réglementations locales, comme le plafond de 90 nuitées par an à Londres pour l’hébergement chez l’habitant, ou la collecte d’informations utiles pour les statistiques locales à Amsterdam. Les relations entre Airbnb et la Région bruxelloise sont distantes et ambivalentes. D’un côté, la Région et les communes aimeraient bien en tirer une recette fiscale, d’un autre, elles cherchent à le canaliser à travers un dispositif de certification du logement chez l’habitant, mis en vigueur l’été dernier. Qui est plus contraignant que ceux mis en place en Wallonie et en Flandre.

(1) Depuis les attentats, ces taxes sont suspendues pour aider le secteur hôtelier, la Région verse une compensation aux communes.

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