Une mission économique princière atypique à Dubaï

Pieter De Crem, la Princesse Astrid et le Vice-Prime Ministre et ministre des affaires étrangères Didier Reynders au sommet de la tour Burj Khalifa, à Dubaï. © BELGA

La Belgique a bouclé jeudi soir à Dubaï sa mission économique princière la plus courue à ce jour, marquée par le caractère atypique d’un marché comportant peu de consommateurs, mais porteurs d’investissements gigantesques.

La mission aura permis d’accumuler plus d’un millier de contacts entre entreprises, et une trentaine de contrats et partenariats, dans des domaines aussi divers que les ports et aéroports, les biotechnologies, les technologies “propres” (épurement des eaux, notamment), les produits de luxe, les produits de bouche adaptés au marché islamique, etc.

Dans ces deux émirats gaziers et pétroliers où les grandes entreprises sont aux mains de quelques familles, “il est important d’avoir le bon réseau pour faire des affaires”, a fait observer la princesse Astrid à la fin de la mission. “Les pays du Golfe sont très sollicités par des délégations étrangères, mais pas de cette taille. Notre mission, avec plus de 450 participants, n’est pas restée inaperçue”.

La “diplomatie de l’énergie” a aussi aussi joué pleinement son rôle, notamment via Fluxys pour le terminal gazier de Zeebrugge, a ajouté la princesse, justifiant ainsi à mi-mots la présence de la ministre de l’Energie, Marie-Christine Marghem.

C’est que, outre les habituels ministre des Affaires étrangères, Didier Reynders, et secrétaire d’Etat au Commerce extérieur, Pieter De Crem, la présence de quatre membres du gouvernement fédéral, dépassant en nombre les trois ministres régionaux, a pu surprendre. Le secrétaire d’Etat fédéral à la Mer du Nord, Bart Tommelein, a même fait l’aller-retour une grosse journée pour un séminaire sur les atolls énergétiques au large du littoral belge.

“Avec quatre ministres fédéraux, on dépasse la limite”

“Avec quatre ministres fédéraux, on dépasse la limite”, a commenté le ministre wallon de l’Economie, Jean-Claude Marcourt.

A Doha (Qatar), puis à Abou Dhabi et Dubaï (Emirats arabes unis), M. Marcourt, son homologue flamand Philippe Muyters et la secrétaire d’Etat bruxelloise Cécile Jodogne auront notamment accompagné certains entrepreneurs de la délégation auprès de fonds souverains créés sur le succès des pétrodollars, tels que l’ADIA (Abu Dhabi Investment Authority, qui pèserait jusqu’à 800 milliards de dollars) ou la Mudabala Development Company (60 milliards de dollars).

Certaines entreprises ont fait chou blanc, tandis que d’autres ont été rappelées par ces mannes financières. C’est le cas notamment d’Alain Parthoens (biotechnologies) qui défend un projet de 200 millions d’euros pour lequel il affirme que le Mubadala répond positivement. Il compte sur un soutien de 20 millions d’euros de la Région wallonne pour lever 50 millions d’euros dans la recherche sur le diabète, une maladie qui touche très fortement la péninsule arabe.

Les entreprises de construction belges telles que Besix, qui a profité de la mission princière pour célébrer ses 50 ans de présence aux Emirats, ont pour leur part cherché à rassurer sur les conditions de travail des ouvriers immigrés sur leurs chantiers, après les critiques d’organisations de défense des droits de l’homme et de syndicats en lien avec les futurs stades de football de la Coupe du monde 2022.

Dans chaque Etat, les ministres ont proposé une mission en retour, ce qui ne devrait pas dépayser fortement l’émir du Qatar, habitué de Malmedy où son père possède une propriété. “On a des attaches avec la famille royale qu’on n’a peut-être pas suffisamment utilisées lorsque moins de monde venait à Doha”, a ainsi fait observer M. Marcourt, qui a mené sa première mission dans la région en 2007.

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