Une fiscalité européenne ? “Merci, but no thanks !”

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Le Royaume-Uni promet de bloquer tout projet de fiscalité propre à l’Union européenne. Une idée évoquée lundi par le commissaire européen au Budget et que la France juge, elle aussi, “parfaitement inopportune” : “L’heure est bien davantage, parmi les Etats membres mais aussi pour les institutions européennes, aux économies !”

Le gouvernement britannique a opposé mardi une fin de non-recevoir à tout projet d’impôt européen, évoqué lundi par Janusz Lewandowski, commissaire européen au Budget. “Le gouvernement est opposé à tout impôt direct finançant le budget de l’UE”, a tranché Lord James Sassoon, sous-secrétaire d’Etat rattaché au ministère des Finances.

“Le Royaume-Uni estime que la fiscalité doit être déterminée au niveau national des Etats membres, et disposerait d’un droit de veto sur tout projet en vue d’un impôt de la sorte”, a-t-il ajouté dans un communiqué transmis à l’AFP mardi. Il faut dire que le nouveau Premier ministre conservateur, David Cameron, a été élu en mai sur un programme très eurosceptique, promettant de combattre toute nouvelle dévolution de pouvoir à l’UE.

Lord Sassoon réagissait aux propos du commissaire européen au Budget, indiquant, dans une interview parue lundi, qu’il envisageait l’introduction d’un impôt dont les recettes alimenteraient directement les caisses européennes : “J’entends, de la part de plusieurs capitales, y compris d’importantes comme Berlin, qu’elles aimeraient faire baisser leurs contributions (au budget européen). Cela ouvre une porte à une réflexion sur des sources de revenu propres, qui ne soient pas prélevées par les ministres des Finances.”

L’Union européenne ne taxe en effet pas, pour le moment, directement les citoyens européens, se finançant essentiellement par les contributions des Etats membres.

L’idée de création d’un impôt européen “parfaitement inopportune” (Paris)

L’idée de création d’un impôt européen est “parfaitement inopportune”, a déclaré mardi à l’AFP Pierre Lellouche, secrétaire d’Etat français aux Affaires européennes, rejoignant les positions de Londres et Berlin : “Nous jugeons cette idée d’impôt européen parfaitement inopportune. Tout impôt supplémentaire aujourd’hui n’est pas le bienvenu, et l’heure est bien davantage, parmi les Etats membres mais aussi pour les institutions européennes, aux économies !”

Pierre Lellouche a jugé “évident que l’idée d’un impôt européen soulève des questions politiques de fond et constituerait un transfert très important de souveraineté, du pouvoir de lever l’impôt”. Soulignant la nécessité des économies à tous niveaux, le secrétaire d’Etat a rappelé avoir pris position voici quelques semaines contre une demande de la Commission qui réclamait une augmentation de 6,9 % de ses crédits de fonctionnement.

La négociation sur les prochaines perspectives financières de l’UE post-2013 devrait s’ouvrir au printemps prochain, a-t-il encore rappelé. “Nous démarrons cette discussion avec une France contributrice nette à hauteur de 5 milliards d’euros par an”, a-t-il ajouté, observant qu’elle est pratiquement au même niveau que l’Allemagne.

Trends.be, avec Belga

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