Un “trou” de 20 milliards se profile dans le budget de l’UE

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La combinaison du Brexit et de nouveaux défis coûteux comme la défense européenne vont représenter un “trou” de jusqu’à 20 milliards d’euros par an pour le budget de l’UE, a prévenu mercredi le commissaire européen en charge du dossier.

Le Royaume-Uni “était +un contributeur net+ malgré le rabais accordé à Margaret Thatcher” et “il nous manquera entre 10 et 11 milliards d’euros chaque année” après son départ, a souligné Günther Oettinger lors d’une conférence de presse.

Dans le même temps, l’UE doit financer de nouvelles mesures, en matière notamment de défense, de sécurité et de migrations, a-t-il ajouté, lors de la présentation d’un rapport de la Commission sur l’avenir du budget européen à 27.

Avec ces nouvelles dépenses, “le trou total pourrait donc être jusqu’à deux fois plus élevé” que celui laissé par le seul Brexit, a écrit M. Oettinger dans un texte publié mercredi à cette même occasion.

Il y aurait ainsi jusqu’à 20 milliards d’euros d’écart entre le niveau des recettes post-Brexit et celui des dépenses annuelles nécessaires, selon le commissaire, invitant les Etats membres à “ne pas faire la politique de l’autruche” et à exprimer des choix clairs, entre la quête de nouvelles ressources et des coupes dans le budget de l’UE.

En 2017, ce budget s’élève à 157,9 milliards d’euros en termes d’engagements (sommes prévues pour des programmes pouvant s’étendre sur plus d’un an). Le Royaume-Uni, dont le retrait est programmé en mars 2019, est l’un de ses principaux “contributeurs nets” (versant davantage qu’il ne perçoit).

La perspective de ce “trou” font craindre des tensions entre les 27 pays qui vont rester au sein de l’Union.

Certains “contributeurs nets” plaident pour une réduction des dépenses, mais les “bénéficiaires nets” voient d’un mauvais oeil une baisse des fonds dits de cohésion, qui financent des projets dans les régions les plus pauvres de l’UE.

Interrogé sur la possibilité d’établir un lien entre l’accès à ces fonds et le respect des valeurs de l’UE par les Etats membres bénéficiaires, M. Oettinger a prudemment affirmé que la Commission était “ouverte” à ces réflexions.

“Mais la façon de construire ce lien reste en suspens” a ajouté la commissaire Corina Cretu, chargée de la politique régionale, estimant que “c’est un débat que nous devons mener dans les mois à venir avec les Etats membres”.

Parmi les pistes sur la table pour l’avenir des finances européennes, la Commmission envisage notamment de nouvelles “ressources propres”, alors qu’environ 80% du budget européen provient actuellement de contributions nationales.

Ces ressources pourraient provenir par exemple de “taxes environnementales ou énergétiques”, “du produit des enchères du système d’échange de quotas d’émission” ou encore des frais qui seront acquittés par certaines personnes franchissant les frontières extérieures de l’UE, indique l’exécutif européen dans son document de réflexion.

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