Ukraine: la monnaie continue de s’effondrer malgré l’aide du FMI

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La monnaie ukrainienne, en chute libre depuis la décision de la banque centrale de la laisser filer, est tombée lundi à des nouveaux niveaux record malgré la nouvelle aide débloquée par le FMI pour éviter à Kiev la faillite

Le taux officiel de la hryvnia, qui a perdu presque trois quarts de sa valeur en un an, a été fixé par la banque centrale à 26,04 hryvnias pour un dollar, pour la première fois au dessus du seuil de 26 hryvnias, et à 29,64 hryvnias pour un euro.

La devise ukrainienne s’effondre de record en record depuis le 5 février, quand la Banque nationale d’Ukraine a décidé de cesser d’intervenir pour défendre la monnaie. Cette mesure était réclamée par le Fonds monétaire international (FMI) et les banques privées qui s’inquiétaient de l’écart croissant entre le taux de changes officiel et la situation précaire du pays.

Les réserves de devises à la disposition des autorités ont en outre atteint un niveau extrêmement faible, ne couvrant plus qu’un mois d’importations quand un minimum de trois mois est généralement considéré comme nécessaire.

L’effondrement de la monnaie se traduit par une inflation qui a atteint un taux annuel de plus de 28% en janvier. Le pays traverse une profonde récession, aggravée par le conflit dans l’Est qui regroupe une grande partie de son industrie.

Pour éviter à Kiev la faillite, le FMI a annoncé la semaine dernière un plan d’aide de 17,5 milliards de dollars sur quatre ans, dans le cadre d’un soutien global occidental à 40 milliards de dollars.

Malgré cette bulle d’oxygène, l’agence Fitch a jugé “probable” vendredi un défaut de paiement et abaissé la note du pays à “CC”.

L’aide du FMI aidera certes “à combler les besoins de financement du pays” mais devrait s’accompagner d’une restructuration de la dette détenue par les créanciers privés, qui apparaît de “plus en plus probable”, a expliqué Fitch.

Selon l’agence, la dette du pays a atteint 72% de son produit intérieur brut alors que la récession devrait se poursuivre en 2015 avec une contraction de l’activité de 5% après un plongeon de 7,5% l’année dernière.

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