TTIP: “Nous sommes encore très loin d’un accord équilibré”

Didier Reynders, vice-Premier ministre et ministre des Affaires étrangères. © BELGA/Thierry Roge

Les négociations en cours sur le partenariat transatlantique de libre-échange (TTIP) sont encore loin de pouvoir mener à un accord équilibré et ambitieux, a indiqué vendredi le chef de la diplomatie belge, Didier Reynders, à l’issue d’une réunion des ministres européens des Affaires étrangères à Bruxelles. “Une évaluation des négociations sera menée en septembre”, a-t-il précisé.

M. Reynders a souligné que des avancées sensibles étaient nécessaires lors du prochain round de négociations et estimé qu’il serait difficile d’aboutir à un accord avant la fin du mandat du président américain Barack Obama.

La réunion de vendredi a également été la première occasion pour la commissaire européenne au Commerce Cecilia Malmström de présenter le partenariat commercial avec le Canada (CETA) dans sa dernière version – toilettée et dotée d’un nouveau système de règlement des différends entre investisseurs et Etats – et la première occasion pour les ministres de prendre connaissance du texte. L’objectif de l’Union européenne est d’organiser un sommet à l’automne pour signer cet accord.

Les ministres se sont également entretenus à propos d’une réforme des mécanismes de défense commerciale de l’UE afin de garantir à l’industrie européenne des conditions de concurrence équitables par rapport à ses partenaires commerciaux, dont la Chine qui pourrait obtenir le statut d’économie de marché en fin d’année.

“Nous sommes pour une économie ouverte, mais nous ne voulons pas nous retrouver en situation de faiblesse”, a expliqué Didier Reynders, qui a plaidé pour que des initiatives législatives soient prises pour renforcer les outils de défense de l’UE dans ce domaine.

La Commission “travaille dur”

La Commission européenne “travaille dur” pour voir aboutir sous l’administration Obama la négociation avec les Etats-Unis sur le traité de libre-échange TTIP (ou Tafta), mais le contenu de l’accord importe davantage que le respect du calendrier, a affirmé vendredi la commissaire au Commerce.

Les 28 ministres du Commerce extérieur de l’UE se sont réunis vendredi à Bruxelles pour discuter de ce projet d’accord de libre-échange transatlantique, alors qu’une centaine de personnes, représentants d’ONG ou de syndicats belges, manifestaient leur hostilité au traité.

“Nous travaillons aussi dur que possible, mais bien sûr il faut que cela soit un bon accord, et donc le contenu est plus important que la rapidité”, a souligné la commissaire européenne au Commerce Cecilia Malmström, rappelant qu’un prochain round de négociations, le 14e, était prévu en juillet à Bruxelles.

Dans cette négociation, a-t-elle poursuivi, “nous devons nous assurer que nous n’abaissons pas nos normes, que nous avons une coopération sur le développement durable, une protection de nos indications géographiques”.

Avec le TTIP, en discussion depuis 2013, l’UE et les Etats-Unis veulent éliminer leurs barrières douanières et règlementaires. Mais les sujets de dissensions ne manquent pas, tant sur l’ouverture des marchés que sur le principe de précaution ou les modalités du mécanisme de protection des investisseurs voulu par Washington.

En somme un “bon accord” devra “respecter nos lignes rouges, bien sûr, mais aussi nos priorités”, et “nous donner le sentiment que les pays membres (de l’UE) l’entérineront”, a dit la commissaire suédoise pour qui la question de l’accès des entreprises européennes aux marchés publics américains restait une des plus problématiques dans la négociation.

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