TTIP: “Il ne peut pas y avoir un accord s’il n’y a pas réciprocité”

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Le président français François Hollande a souligné vendredi que Washington devait “aller beaucoup plus loin” pour que le traité de libre-échange entre l’Union européenne et les Etats-Unis (Tafta ou TTIP) puisse être conclu.

“Il ne peut pas y avoir un accord s’il n’y a pas réciprocité”, a martelé le chef de l’Etat français lors de sa conférence de presse finale du G7 à Ise-Shima au Japon.

François Hollande a énuméré la question des marchés publics, la “transparence qui est la condition même pour que les peuples soient informés de ce qui les concerne” ou la reconnaissance de l’origine géographique des produits, essentiellement agricoles.

Parmi les autres conditions d’un accord figurent aussi selon lui la “reconnaissance de la propriété intellectuelle” pour les industries culturelles.

Tout ceci “oblige les Etats-Unis à aller beaucoup plus loin qu’ils ne le veulent pour le moment”, a-t-il prévenu, insistant: “pour nous il ne peut y avoir d’accord avec les Etats-Unis que si ces conditions sont pleinement et strictement respectées”.

Selon le président français, il était “très important que la France puisse obtenir de ses partenaires le rappel de ses conditions” lors du G7 d’Ise-Shima.

L’entourage du président s’était félicité quelques heures plus tôt que la France ait fait “partager” sa position sur le Tafta par les autres membres du G7.

Dans son communiqué final, le sommet a ainsi exprimé sa volonté de parvenir “dès cette année” à l’accord sur le Tafta mais “à condition qu’il soit ambitieux, complet, d’un haut niveau de qualité et mutuellement bénéfique”.

Le chef de l’Etat français avait émis début mai de vives réserves sur le Tafta. “A ce stade” des négociations, “la France dit non”, avait-il déclaré, refusant un “libre-échange sans règle”.

“Jamais nous n’accepterons la mise en cause des principes essentiels pour notre agriculture, notre culture, pour la réciprocité pour l’accès aux marchés publics”, avait insisté François Hollande, évoquant les “normes sanitaires, alimentaires, sociales, culturelles, environnementales”.

Négocié dans le plus grand secret depuis mi-2013, l’accord vise à supprimer les barrières commerciales et règlementaires entre l’UE et les Etats-Unis pour créer une vaste zone de libre-échange censée doper l’activité économique, mais il est décrié pour son manque de transparence et l’impact qu’il pourrait avoir sur l’agriculture ou l’environnement.

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