Tsipras met en garde contre “le début de la fin de la zone euro”

Alexis Tsipras © Reuters

Une sortie de la Grèce de l’euro (Grexit) signerait “le début de la fin de la zone euro”, estime le Premier ministre grec, Alexis Tsipras, dans une interview parue vendredi dans le quotidien autrichien Kurier, avant un sommet exceptionnel à Bruxelles lundi.

“Le fameux Grexit ne peut pas être une option, ni pour les Grecs, ni pour l’Union européenne. ce serait un processus irréversible, ce serait le début de la fin de la zone euro”, a-t-il déclaré dans cet entretien présenté comme “exclusif”.

Les ministres doutent de l’efficacité d’un sommet sans travail préparatoire

La tenue lundi d’un sommet exceptionnel de la zone euro pour tenter de trouver une issue à la crise grecque ne sera utile que si Athènes et ses créanciers se rapprochent d’ici là, ont jugé vendredi plusieurs ministres des Finances de l’union monétaire.

“Convoquer un sommet qu’il ne sera peut-être pas possible de préparer s’il n’y a pas de décision ce week-end, je ne trouve pas cela très constructif”, a estimé le ministre autrichien, Hans-Jörg Schelling, à son arrivée à une réunion des ministres des Finances des 28 à Luxembourg. Donald Tusk, le président du Conseil de l’UE, qui représente les Etats, a convoqué ce sommet pour le 22 juin dès l’annonce jeudi soir de l’échec d’une réunion de l’Eurogroupe à rapprocher les points de vue.

“Nous souhaitions que les négociations finales se déroulent au plus haut niveau politique de l’Europe et nous travaillons maintenant au succès de ce sommet”, et à “un développement positif”, a indiqué vendredi le cabinet du Premier ministre grec, Alexis Tsipras.

“Jouer sur le plan politique comme le fait la Grèce, c’est évidemment à double tranchant”, a relevé M. Schelling.

Son homologue français, Michel Sapin, a estimé que le sommet de lundi était “le bon endroit pour prendre la bonne décision”, mais “un sommet ça se prépare” et “il y a encore du travail devant nous”.

La Grèce risque de rater le 30 juin un remboursement de quelque 1,5 milliard d’euros au FMI, et de se retrouver en défaut de paiement. Or, les caisses du pays sont vides, ce qui rend impératif le versement de 7,2 milliards d’euros promis par ses créanciers et en suspens depuis des mois en raison de désaccords sur les économies budgétaires à réaliser.

“Nous sommes à un point de grande préoccupation, ce n’est plus une question de semaines mais de jours”, a rappelé vendredi le ministre espagnol, Luis de Guindos.

“Nous en sommes à la dernière minute de cette crise grecque, et nous pressons le gouvernement grec de sceller un accord. Nous espérons le meilleur mais nous sommes prêts au pire”, a dit le ministre britannique George Osborne, dont le pays n’est pas membre de la zone euro.

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