Tsipras: “L’histoire de l’UE est faite de désaccords mais à la fin, il y a un compromis”

Alexis Tsipras et Martin Schulz © AFP

Le Premier ministre grec, Alexis Tsipras, s’est dit mercredi “très optimiste” sur la possibilité de trouver une “solution viable” pour son pays avec l’Union européenne, après avoir rencontré les présidents des trois institutions de l’UE, dont celui du Parlement, Martin Schulz.

“Je suis très optimiste quant au fait que nous allons faire de notre mieux pour trouver une solution commune viable pour notre futur”, a déclaré M. Tsipras lors d’une brève déclaration au côté du président du Parlement européen, Martin Schulz.

“L’histoire de l’Union européenne est faite de désaccords mais à la fin, il y a un compromis. Nous devons travailler ensemble pour trouver un accord commun”, a-t-il plaidé avant de se rendre à Paris, où il devait rencontrer le président François Hollande.

“Nous sommes prêts à négocier, nous avons nos propres buts qui sont de respecter la souveraineté du peuple grec et en même temps, nous respectons les règles européennes”, a-t-il dit. “Nous voulons corriger ce cadre, pas le détruire”, a-t-il insisté.

M. Tsipras, qui cherche à convaincre la zone euro de la nécessité d’alléger le fardeau de la dette grecque et de réorienter la politique économique, était mardi à Rome avec son ministre des Finances Yanis Varoufakis.

Ce dernier s’est rendu mercredi matin à Francfort, où il a eu “des discussions fructueuses” avec le président de la Banque centrale européenne (BCE), Mario Draghi. Il a déclaré en avoir retiré “un vif encouragement pour l’avenir”.

M. Varoufakis est attendu jeudi à Berlin pour une entrevue avec son homologue allemand Wolfgang Schäuble. Ce sera le premier contact bilatéral direct entre Berlin et Athènes depuis l’arrivée au pouvoir de la gauche radicale en Grèce.

“Nous avons des discussions très fructueuses avec la BCE”

“Nous avons des discussions très fructueuses”, a déclaré le ministre au sortir de la rencontre, assurant que la communication avait été “excellente”, ce qui lui procurait “un vif encouragement pour l’avenir”.

La banque centrale joue un rôle pivot dans la course contre la montre de l’Etat grec. “La BCE doit soutenir nos banques pour que nous puissions garder la tête hors de l’eau au moyen de l’émission de dette à court terme”, a enjoint M. Varoufakis dans un entretien à l’hebdomadaire allemand Die Zeit, publié mercredi, où il reconnaît être “ministre des Finances d’un Etat en faillite”.

Les banques grecques sont les principales acheteuses des obligations grecques, par lesquelles le pays se finance à court terme. Et c’est essentiellement la BCE, par le biais de deux mécanismes de prêts – un “ordinaire” mais conditionné au programme international d’aide dont bénéfice toujours Athènes et un autre d’urgence – qui fournit des liquidités aux banques grecques.

Le conseil des gouverneurs se réunissait mercredi après-midi. Selon le Financial Times, il est réticent à augmenter le plafond de garanties que la BCE accepte en échange de ses prêts aux banques grecques, relèvement qui permettrait à la Grèce d’avoir les coudées franches dans les prochains mois.

M. Varoufakis a indiqué au sortir de l’entretien avoir évoqué avec M. Draghi “les contraintes, les règles, les régulations et le processus” selon lesquels la BCE accorde ses aides, sous-entendant que le président de la BCE était peu enclin à outrepasser les règles. Dans son interview à Die Zeit, le ministre grec estimait pourtant que “ce ne serait pas la première fois qu’elle (remplirait) un tel rôle” si la BCE choisissait de se montrer plus coulante avec les banques grecques.

Sur les marchés, peu d’acteurs s’attendaient à ce que M. Draghi accède sans conditions aux demandes grecques. “Le message sera clair, sans un accord avec la zone euro, la BCE devra arrêter de soutenir les banques grecques avec des liquidités”, assurait ainsi Christian Schulz, économiste de la banque Berenberg.

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