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‘Trump, Le Pen, Wilders… Une explication simple se cache derrière leurs bons scores’

L’économie, le mariage et le divorce sont des facteurs extrêmement liés. Ceux qui en doutaient encore ont pu voir ou revoir l’imbrication étroite entre ces trois facteurs à l’occasion de la crise financière.

En Espagne, par exemple, au sommet de la crise financière, les statisticiens ont découvert que le nombre des mariages avait diminué. La raison ? Pour se marier, il faut faire la fête avec ses proches dans le cadre d’une soirée relativement coûteuse. Or, quand on n’arrive pas ou plus à nouer les deux bouts, les personnes concernées reportent ce mariage vers des temps meilleurs. Même raisonnement pour les divorces, ils ont été moins nombreux au pic de la crise de l’euro dans certains pays du sud de l’Europe. La raison ? Divorcer signifie bien souvent doubler le coût de certains frais et donc, ce doublement s’est avéré être un frein aux demandes de divorces. Bref, l’euro a sauvé la mise à certains conjoints ou rendu leur quotidien encore plus difficile, à chacun son interprétation !

Et maintenant, que constate-t-on ? Eh bien qu’aux États unis, la désindustrialisation rend les mâles américains difficiles à marier ! En effet, si au pays de Donald Trump les femmes et les hommes se passent moins la bague au doigt, c’est souvent à cause de l’invasion du “Made in China”, et donc de la désindustrialisation. Ce qui, selon les économistes américains qui ont étudié cette question, revient à dire que sur le “marché du mariage”, on trouve de moins en moins de bons partis aux États-Unis. Comme les emplois industriels étaient occupés par des mâles blancs américains, ces personnes ont vu leur valeur sur le marché du mariage chuter fortement ! Autrement dit, la chute de leur valeur a accompagné la chute de leur salaire ou la perte de leur emploi. Il ne faut parfois pas chercher plus loin les raisons pour lesquelles ces personnes ont voté pour Donald Trump.

À l’inverse des politiques de gauche ou de droite, les populistes donnent l’impression qu’ils sont proches des préoccupations du peuple

Wouter Bos, un ancien ministre des Finances hollandais, avait constaté, lorsqu’il menait campagne en 2002 dans un quartier populaire de Rotterdam, qu’à chaque fois qu’il demandait aux personnes défavorisées par le sort pour qui ils allaient voter, ceux-ci lui disaient pour Pim Fortuyn, le politique ultra populiste de l’époque. Et lorsqu’il leur répondait: mais vous ne croyez quand même pas que cet homme politique va vraiment résoudre vos problèmes ? Les personnes défavorisées lui disaient: non, bien entendu, mais il nous comprend. Wouter Bos a avoué qu’il avait beaucoup appris de cette réponse.

Donald Trump, Marine Le Pen ou Geert Wilders posent en effet des bonnes questions, mais donnent de mauvaises réponses. À l’inverse des politiques de gauche ou de droite, ces représentants populistes donnent l’impression qu’ils sont proches des préoccupations du peuple. Et c’est cette empathie qui explique une bonne partie de leur score.

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