Travailler plus longtemps ne rend pas malheureux

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Travailler plus longtemps ne rend pas malheureux, ressort-il de l’exemple suédois où les travailleurs âgés semblent plus heureux que leurs collègues belges, a-t-on appris mardi grâce à une enquête menée par Delta Lloyd Life dans les deux pays.

Afin de garantir un système de pensions viable, le politique veut garder les gens au travail plus longtemps. Mais pour le travailleur belge, l’âge idéal de la pension est de 62 ans, selon Delta Lloyd Life.

En Belgique, les gens travaillent deux années de plus qu’il y a 10 ans et le taux de participation des 50 ans et plus a augmenté mais la différence avec le modèle suédois reste énorme. Alors que le Belge a une carrière moyenne de 32,2 ans, le travailleur suédois reste en fonction huit ans de plus. Soixante-cinq pour cent des travailleurs suédois de plus de 60 ans ont le sentiment d’être heureux contre 54% des Belges.

Un panel d’experts du marché du travail, dont Fons Leroy du VDAB et Jo Libeer du Voka, en sont venus aux mêmes conclusions: travailler doit de nouveau être vu positivement et il faut davantage mettre l’accent sur le contenu de la fonction. “On attache beaucoup d’importance en Belgique à des motivations externes comme le crédit-temps ou des congés supplémentaires pour les seniors, alors que des facteurs motivants internes comme le contenu de la fonction ou l’autonomie sont déterminants pour quelqu’un qui veut travailler plus longtemps”, explique Hilda Martens de l’université de Hasselt.

En Belgique, l’accent est particulièrement mis sur les conditions de travail comme le salaire alors que les Scandinaves donnent plus d’importance au contenu du travail, qui leur offre plus de plaisir à travailler. Changer de fonction, même pour un salaire moindre, n’est pas vu comme une honte dans ces pays. On trouve moins de travail à temps-partiel dans les pays nordiques mais par contre, les gens sont beaucoup plus formés. “La pression au travail se traduit en Belgique par le nombre d’heures prestées alors qu’en réalité, elle s’explique par d’autres problèmes comme un mauvais management ou un contenu du travail inapproprié”, explique Fons Leroy.

Le système des pensions est également beaucoup plus transparent en Suède. Chaque Suédois est affilié à un second pilier et reçoit annuellement une information détaillée sur ses droits à la pension. “Si on veut une pension plus élevée, on peut travailler plus longtemps”, illustre pour sa part Peter Bailliere, responsable des ressources humaines chez Alfa Laval en Suède. Arrêter de travailler prématurément pénalise donc la future pension. Chaque travailleur, issu de n’importe quel secteur, est traité équitablement et les exceptions comme les pensions anticipées n’existent pas, pointe-t-il encore.

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