Tous contre la suppression de l’avantage fiscal lié à l’épargne-pension

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La proposition de la FGTB suscite une foule de réactions négatives…

La proposition du président de la FGTB, Rudy De Leeuw, de financer une augmentation de la pension légale en supprimant notamment l’avantage fiscal lié à l’épargne-pension, suscite une quasi-unanimité contre elle, jusque dans les rangs des socialistes flamands.

Le président du sp.a, Bruno Tobback, a ainsi indiqué qu’il n’est “pas question” de supprimer l’avantage fiscal lié à l’épargne-pension. “Nous voulons renforcer le premier pilier des pensions en maintenant les gens au travail assez longtemps, ce qui constitue une économie et des revenus complémentaires en même temps”, a déclaré le président du sp.a, Bruno Tobback, selon qui la suppression de l’avantage fiscal ne suffirait de toute façon pas à financer l’augmentation des pensions légales.

Le ministre des Pension, Alexander De Croo (Open Vld), s’est également prononcé contre cette “mauvaise proposition”, en estimant qu'”il ne faut pas supprimer quelque chose qui fonctionne bien”. “Grâce à l’avantage fiscal, quelque 2,7 millions de personnes ont recours à l’épargne-pension. Celui qui épargne toute sa vie via le troisième pilier peut relever d’environ 5% le taux de remplacement. Si l’on supprime cet avantage fiscal, plus personne n’utilisera l’épargne-pension. Les dégâts qui seraient faits seraient plus grands que les bénéfices”, estime M. De Croo.

Du côté des partenaires sociaux, la Fédération des Entreprises de Belgique (FEB) qualifie la proposition “d’incompréhensible” alors que les pensions légales représenteront une charge très élevée en Belgique d’ici 2060: +5,6% du PIB alors que la moyenne est de +1,5% du PIB pour les 27 autres Etats membres de l’UE. La FEB demande en outre de s’écarter du “mythe des pensions basses”. “Notre pension minimum a subi, en plus de l’indexation automatique, de nombreuses augmentations pour effectuer un rattrapage par rapport au bien-être général.

En 2014, nous sommes le pays à offrir la pension minimum la plus élevée après le Luxembourg; le montant est de 13.480 euros par an au taux isolé, alors qu’en France, il n’est que de 7.548 euros”, souligne l’organisation patronale.

Le syndicat libéral déclare de son côté “croire à l’efficacité des trois piliers de pension”. “Le montant des pensions légales en Belgique place notre pays en queue de peloton en Europe. Beaucoup de pensionnés sont proches du seuil de pauvreté et plus d’un sur cinq se situe même en-dessous. Le syndicat libéral veut une augmentation des pensions légales, mais pas aux frais des personnes qui travaillent. L’épargne-pension doit continuer à être encouragée par des mesures fiscales”, a réagi la CGSLB.

Le syndicat neutre pour indépendants (SNI) et l’Union des indépendants flamands Unizo se sont également prononcés contre la proposition du président de la FGTB.

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