Taxe camions: les mesures censées soulager les transporteurs wallons

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Le gouvernement wallon a approuvé jeudi un montant de 23 millions d’euros couvrant une batterie de mesures destinées à compenser, pour les transporteurs wallons, l’impact de la redevance kilométrique pour poids lourds attendue le 1er avril 2016.

En annonçant ce montant qui correspond à plus de 10% des recettes attendues (entre 200 et 220 millions d’euros), le ministre du Budget Christophe Lacroix confirme les annonces faites fin juin en commission du parlement wallon, lorsqu’il finalisait la négociation avec les transporteurs.

“La première compensation”, non comprise dans les 23 millions, “c’est bien sûr le fait que la redevance sera affectée à l’équipement et l’entretien du réseau routier”, notamment au bénéfice des transporteurs, a rappelé M. Lacroix (PS).

Mais certains secteurs sont plus pénalisés que d’autres par la redevance. Pour réduire cet impact qui a été mis en évidence dans une étude de l’UCL, les mesures revendiquées par le secteur ont été prises en compte. Certaines sont légistiques: la masse maximale autorisée (MMA) passera ainsi de 44 à 48 tonnes sur le modèle hollandais, des tronçons-pilotes seront mis à l’étude pour les éco-combis (ou “super-trucks”, des doubles semi-remorques) et les règles de contrôle technique seront assouplies (la validité de la carte verte consécutive à un refus sera portée de 6 mois à un an).

La taxe de circulation, quant à elle, sera mise à zéro pour les 3,5 T à 12 T, et réduite aux minima européens pour les plus de 12 T. Un soutien financier sera aussi prévu pour l’achat de camions à carburant moins polluant, ou pour les formations de routiers.

Dans l’agro-alimentaire, des aides sont envisagées pour les bâches et le déterrage des betteraves et autres sur champ, afin de maximiser la masse à transporter. Le coût du contrôle et de la qualité du lait sera lui aussi soutenu. Quant aux carriers, ils bénéficieront d’une réduction des taxes communales, compensée par la Région.

Le gouvernement wallon relaiera en outre auprès du Fédéral la demande du secteur d’une réduction des cotisations ONSS pour les heures improductives.

Il a aussi prévu un comité d’accompagnement qui examinera l’évolution de l’impact de la redevance kilométrique. Composé des secteurs impactés et des autorités, ce comité vérifiera notamment s’il y a lieu de corriger les mesures çà et là – on pense au risque de concurrence déloyale que ferait peser le développement du transport de matières non agricoles par tracteur, exonéré -, voire d’introduire en 2017 un tarif plus avantageux pour le transport de nuit.

Christophe Lacroix s’est félicité du climat des négociations avec le transporteurs, qui étaient pourtant descendus dans les rues de Bruxelles le 18 juin dernier. Il fait valoir sa volonté de transparence avant la plénière du parlement wallon qui débattra du projet de décret jeudi prochain, après que l’opposition MR eut mené la flibuste une nuit durant en commission.

Étant donné que 88% des camions circulant en Wallonie n’y sont pas immatriculés – c’est leur contribution à l’entretien du réseau qui est visée par la redevance -, les plus de 10% de recettes revenant aux transporteurs qui y sont immatriculés représentent un effort substantiel, estime le ministre. Cet effort pourra être augmenté à l’avenir s’il apparaît que la redevance rapporte plus que prévu.

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