Tax shift: Van Overtveldt prudent sur la création d’emplois

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Le ministre des Finances, Johan Van Overtveldt, s’est montré très prudent mercredi sur la création nette d’emplois que favoriseront les réformes du gouvernement. Il n’exclut pas que l’opération permette surtout de conserver des emplois en cas de détérioration de la conjoncture.

Le gouvernement a chargé la Banque nationale et le Bureau du plan d’évaluer les effets du “tax shift” dans ce domaine. La prudence affichée par le ministre tranchait avec son optimisme de l’an passé quand il estimait que, dans les trois ans à venir, les mesures fédérales créeraient 80.000 emplois.

“Je plaide pour la prudence”, a déclaré le ministre devant la Commission des Finances.

M. Van Overtveldt (N-VA) n’exclut pas une détérioration du contexte international (Chine, VWGate ou autre événement) qui entraînerait une chute de la croissance. “Tout le monde sera d’accord pour dire que cette politique qui donne un coup de pouce au maintien de l’emploi sera un gain”, a-t-il déclaré.

La prudence était également de mise sur les effets retour budgétaires des mesures: le ministre a avancé une proportion de 10% -une prévision “très conservatrice” qui se fonde sur une comparaison avec des réformes menées en Autriche.

La réponse a paru un peu courte à l’opposition. “A tous les coups, vous serez gagnants. Si demain, on perd 100.000 emplois, vous pourrez toujours dire que sans le tax shift on en aurait perdu 200.000”, a rétorqué Marco Van Hees (PTB).

“Votre posture confine au renoncement: le porte-étendard de ce gouvernement est déjà bien mité”, a fait remarquer Benoît Dispa (cdH).

Plus généralement, l’opposition est restée sur sa faim quant à la traduction budgétaire de l’opération. Selon le PS, 50% de la réforme n’est pas financée et un milliard d’euros est supporté par les Régions. “Ce n’est pas mon choix mais celui de la 6e réforme de l’Etat”, a répondu M. Van Overtveldt, dont le parti n’a pas soutenu la dernière réforme institutionnelle.

Quant à l’estimation de certaines mesures, elle laisse l’opposition perplexe, à l’image du “redesign” de l’administration qui devrait rapporter 700 millions d’euros sans autre précision.

“Aucun tableau, ce n’est pas sérieux vu l’impact potentiel sur les finances publiques”, a regretté Georges Gilkinet (Ecolo).

Dans la majorité, le MR a vanté le volontarisme du gouvernement. “C’est comme à un carrefour où il y quatre voitures, il y en a trois qui hésitent et nous, on passe parce qu’on veut une transformation de la société et encourager l’activité”, a déclaré Benoît Piedboeuf.

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