Sortie de route pour l’Eurovignette ?

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De nouvelles règles communes s’imposeront bientôt pour les redevances sur les poids lourds. Mais chaque pays (chaque région ?) reste maître de ses tarifs.

Les camionneurs continueront à s’arracher les cheveux lorsqu’ils circulent au sein de l’Union européenne. Les législations, donc les méthodes de tarification, ne sont pas près de s’harmoniser. Que du contraire. L’accord intervenu récemment au sein de nos trois Régions induit en effet le retrait de la Belgique de l’espace “Eurovignette” à l’horizon 2013.

Lancée en 1995 par le Benelux, l’Allemagne, la Suède et le Danemark, l’eurovignette impose une tarification forfaitaire (environ 1.250 euros par an) aux transporteurs qui circulent sur leur territoire. Depuis sa création, les autres pays de l’Union ne se sont toutefois pas pressés au portillon. L’Allemagne a même claqué la porte en 2005, préférant mettre sur pied son propre système de redevance kilométrique. La Belgique s’apprête à faire de même.

Tarifs différents en Flandre et en Wallonie ?

La Fédération royale belge des transporteurs et des prestataires de services logistiques (Febetra) est favorable à ce système de tarification kilométrique, jugé plus équitable que le forfait.

Le problème réside plutôt dans sa mise en oeuvre. La matière étant régionalisée, le risque existe que les réglementations diffèrent au sein même de l’espace belge. “Les Régions pourraient imposer des tarifs différents”, craint-on à la Febetra. Un doute plane aussi sur l’étendue du réseau routier concerné par la redevance. “Chaque Région peut inclure les autoroutes mais aussi certaines nationales, les rings autour des grandes villes, etc.”, poursuit Isabelle De Maegt, porte-parole de la fédération.

Cette évolution va à contre-courant de la volonté d’uniformisation initiée par l’Union européenne. Bloquée depuis deux ans, la réforme de la directive “Eurovignette” avait pourtant été relancée par la présidence belge. Un accord a même été obtenu au Conseil sur la fiscalité des poids lourds. Si le Parlement ratifie le projet, chaque Etat membre pourra faire varier sa taxation, dans une certaine limite, en fonction de coûts externes comme la pollution sonore, les émissions de CO2 ou encore les pics de congestion automobile.

Des règles communes qui n’empêcheront pas les transporteurs de devoir s’acquitter d’une redevance différente dans (presque) chaque pays de l’Union.

Gilles Quoistiaux

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