Sommet européen : les sujets de discorde

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Alors que le sommet européen débutera dans quelques heures, les points de dissension ne manquent pas : moyens de relancer la croissance, mutualisation de la dette, union bancaire, union budgétaire. Les Européens apparaissent divisés qu’il s’agisse des questions urgentes comme des chantiers à plus long terme. Résumé en trois points.

Lors du sommet de Rome, nombreuses sont les questions qui avaient été laissées en suspens. Le risque est de voir cette situation se reproduire lors du sommet de Bruxelles.

L’Allemagne et le Royaume-Uni tiquent sur l’union bancaire

L’Union bancaire fait partie des propositions du président de l’UE, Herman Van Rompuy, pour une meilleure intégration financière des pays de la zone euro. Mais deux de ses piliers, une mutualisation des garanties des dépôts et un fonds commun de résolution des crises bancaires, paraissent prématurées à l’Allemagne. Seule l’idée de renforcer la supervision semble faire consensus et pourrait déboucher sur une annonce à l’issue du sommet, même si Londres veut demander des garde-fous pour protéger son secteur financier. Cette tâche pourrait être confiée à la BCE pour les pays de la zone euro. L’utilisation plus souple des fonds de secours de la zone euro, le FESF et son successeur le MES, afin qu’ils puissent recapitaliser directement les banques, est souhaitée par l’Espagne et soutenue par la France. L’Allemagne s’y oppose pour le moment: pour elle, pas question d’aider des banques en difficulté sans avoir un droit de regard sur la politique budgétaire des pays concernés.

La France tient à sa souveraineté

Elle reposerait sur un contrôle plus centralisé des budgets nationaux, avec éventuellement à terme un ministre du Budget pour l’ensemble de la zone euro, un Trésor européen, et la nécessité d’obtenir l’accord des autres pays pour dépasser un certain niveau d’endettement. Ces abandons de souveraineté, soutenus par l’Allemagne et l’Autriche, plaisent moins à des pays comme la France et l’Italie, qui demandent à l’inverse la mise en place rapide d’une mutualisation des dettes. Cette mutualisation des dettes se ferait sous la forme d’euro-obligations ou d’un fonds d’amortissement de la dette publique. Sur ce sujet, les positions sont inversées: Berlin ne veut pas en entendre parler tant qu’une stricte discipline budgétaire ne sera pas appliquée dans la zone euro. Les euro-obligations sont “économiquement mauvaises” et “contreproductives”, a martelé mercredi la chancelière Angela Merkel.

L’Allemagne et la BCE veulent plus de réformes

La mobilisation de 1% du budget européen en faveur de la croissance, soit 120 à 130 milliards d’euros, a fait l’objet d’un accord lors du mini-sommet de Rome le 23 juin entre les dirigeants italien Mario Monti, français François Hollande, allemand Angela Merkel et espagnol Mariano Rajoy. Ces fonds proviendront du renforcement de la Banque européenne d’investissement, de project bonds (emprunts en commun pour financer des infrastructures) et de fonds européens encore inutilisés. Mais au-delà de ces mesures, certains dirigeants comme Mme Merkel et le président de la Banque centrale européenne Mario Draghi plaident avec insistance pour une croissance reposant sur une amélioration de la compétitivité, par exemple par des réformes du marché du travail.

Trends.be, avec l’Expansion.

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