“Si on ne faisait rien, on risquait d’autres conséquences négatives”, estime Coene

Luc Coene, gouverneur de la Banque nationale de Belgique. © Belga

Le gouverneur de la Banque nationale de Belgique (BNB) a indiqué jeudi, après la décision de la BCE de lancer son offensive monétaire, comprendre les préoccupations du ministre des Finances Johan Van Overtveldt au sujet de l’épargne des Belges. Mais, il souligne qu’il faut peser le pour et le contre.

“Si l’on ne faisait rien aujourd’hui, quelles auraient été les implications? Si l’inflation poursuivait sa baisse, il y aurait alors d’autres conséquences négatives”, a-t-il précisé. Luc Coene est l’un des 19 gouverneurs de banque centrale qui étaient présents jeudi à Francfort pour la décision monétaire de la BCE. Celle-ci a décidé de racheter jusqu’à 60 milliards d’euros de dette publique et privée par mois entre mars 2015 et septembre 2016, soit une injection de 1.100 milliards d’euros dans l’économie européenne.

Mario Draghi a indiqué que la décision de programme de rachat n’avait pas été unanime mais approuvée “à une grande majorité”. Savoir comment a voté le gouverneur belge restera secret. Les Allemands et les Néerlandais se montraient ouvertement critiques par le passé.

Le ministre des Finances belge se montrait soucieux, dans une interview donnée, jeudi, au journal De Standaard. Il craint des conséquences pour l’épargne des Belges si le taux continue de baisser.

Luc Coene s’est montré compréhensif sur la position du ministre. “Je peux comprendre les préoccupations du ministre. Ce n’est pas une opération facile où il faut peser le pour et le contre”, souligne-t-il. Mais si l’on ne faisait rien aujourd’hui, on risquait, selon le gouverneur, que l’inflation poursuive sa baisse. Luc Coene estime aussi que la baisse du taux belge restera limitée. Il souligne aussi que, grâce à l’inflation négative, il est question d’un rendement positif de 0,45%.

La BNB sera aussi impliquée dans le rachat d’obligations d’Etat. Les rachats seront en effet mis en oeuvre par les banques centrales nationales des 19 pays de la zone euro, et seuls 20% des titres achetés seront soumis à un partage des risques, c’est-à-dire que les pertes éventuelles qui en découleront seront assumées in fine par tous les contribuables de la zone euro. Pour la Belgique, il s’agit d’un montant d’1,6 milliard d’euros par mois, estime Luc Coene. “Nous achetons pour ce montant des obligations belges de banques et autres institutions. L’objectif est que cet argent puisse être injecté dans l’économie, pour accorder des prêts, par exemple”.

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