“Si la voiture de société existe, c’est à cause du niveau de taxation sur le travail”

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Le CEO de D’Ieteren Auto, Denis Gorteman, n’y est pas allé de main morte dans le débat sur la voiture de société et sa possible suppression à l’avenir.

“Si celle-ci existe, c’est parce que la taxation sur le travail en Belgique est parmi les plus élevées au monde”, a-t-il souligné mercredi en marge de la journée des investisseurs du groupe belge D’Ieteren à Londres. On se concentre sur la voiture de société sans oser aborder le débat de fond qui est derrière, a-t-il déploré.

Le patron de D’Ieteren Auto, qui importe en Belgique les marques du groupe VW, ne s’attend d’ailleurs pas à un mouvement significatif une fois que sera adoptée la mesure ‘cash for car’ du gouvernement fédéral, c’est-à-dire la conversion de la voiture de société en une somme d’argent. “Qui va faire une telle demande? Un couple vivant en ville et dont les deux membres jouissent d’une voiture de société”, prédit-il, rappelant au passage qu’une telle démarche se fait à vie. “Et l’environnement fiscal en Belgique, ça change…!”, relève-t-il, rappelant en outre les réserves du Conseil d’Etat sur le sujet.

Denis Gorteman ne se dit pas “obsédé” par les voitures de société. Il estime que le débat actuel n’est “pas rationnel” et “ne tient pas la route”. “Si l’on baisse la taxation sur le travail, je n’ai pas de problème à supprimer un tel avantage. Il y a 460.000 voitures de société en Belgique pour un parc automobile de 5,4 millions de véhicules. Et même si on les enlevait toutes, 85% au minimum de ceux qui en profitent reprendraient une voiture”, illustre-t-il. “Mais on n’ose pas parler du fondement du problème!”

Par ailleurs, d’après le CEO de D’Ieteren Auto, presque tous les véhicules hybrides actuels tomberont dorénavant en dehors des avantages fiscaux dont ils profitaient jusqu’à présent. “Une très mauvaise décision”, selon lui. “Ce modèle combine aujourd’hui les meilleures possibilités pour avoir de la vitesse sur autoroute et utiliser l’électrique en ville. Mais il faut des batteries avec suffisamment d’autonomie pour la circulation urbaine”, reconnaît-il.

Denis Gorteman plaide pour une vision à moyen et long termes, ce dont le pouvoir politique n’est “pas capable” pour le moment. “Si on veut permettre des investissements dans le secteur des véhicules électriques, il faut pouvoir donner une vision à plus long terme. On n’achète pas une voiture pour un ou deux ans…”

Le patron de D’Ieteren Auto est dès lors favorable à une taxation au kilomètre pour tous les véhicules, quelle que soit leur motorisation. “C’est le seul moyen d’équilibrer le budget lié à la taxation automobile”, qui représente quelque 17 milliards d’euros pour le moment.

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