Sécu : quand patrons et syndicats tombent d’accord…

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Parmi les idées pour sauver la Sécurité sociale, Laurette Onkelinx privilégie celle d’une cotisation généralisée dont seuls seraient exemptés les petits revenus et les revenus de remplacement. La FEB dénonce les “effets pervers” de cette proposition, tandis que la FGTB affiche “la plus grande méfiance”.

Le Bureau du plan et la Banque nationale ont formulé plusieurs recommandations dans le cadre d’une étude effectuée sur la question de l’augmentation du coût de la Sécurité sociale. Parmi ces recommandations figurent une hausse du précompte mobilier, une augmentation de l’impôt des sociétés ou une cotisation sociale généralisée, a révélé lundi Le Soir.

L’étude a été remise au gouvernement, qui pourrait jouer sur tous les mécanismes en même temps. Laurette Onkelinx, ministre (PS) des Affaires sociales, privilégie néanmoins la dernière option, celle d’une cotisation généralisée dont seuls seraient exemptés les petits revenus et les revenus de remplacement (allocations de chômage, pensions).

Cette réforme doit toutefois encore faire l’objet d’autres études. “Le rapport de la Banque nationale et du Bureau du plan est un élément majeur”, insiste néanmoins Laurette Onkelinx. Elle doit aussi être discutée au gouvernement.

Cotisation pour sauver la Sécu : la FEB pointe les effets pervers de la proposition

Il convient de freiner la croissance des dépenses sociales plutôt que de rechercher de nouvelles recettes, a affirmé lundi la Fédération des entreprises de Belgique : “On peut s’étonner que la question cruciale, qui consiste à savoir comment freiner la croissance des dépenses sociales, ne soit pas posée, a réagi Pieter Timmermans, administrateur-directeur général de la FEB. Or, c’est bien là – et non dans la recherche de nouvelles recettes dans un pays où près de la moitié des revenus sont prélevés par l’Etat – qu’il existe un potentiel énorme : l’âge effectif de retraite bas, le chômage structurel élevé et la forte croissance des dépenses en soins de santé n’en sont que trois exemples.”

Le patronat pointe également le risque de voir fortement réduits, en raison de la hausse des coûts salariaux en Belgique, les 35.000 emplois supplémentaires que pourrait engendrer une réduction des charges. “Le gouvernement doit non seulement commander à la Banque nationale et au Bureau fédéral du plan une étude sur un éventuel financement alternatif de la Sécurité sociale, mais aussi sur la manière de limiter les effets pervers et asociaux de notre système d’indexation automatique”, a conclu Pieter Timmermans.

Cotisation sociale généralisée : la FGTB s’en méfie très fortement

L’option de la cotisation sociale généralisée, telle que défendue par Laurette Onkelinx, suscite “la plus grande méfiance de la FGTB”, a affirmé Anne Demelenne, secrétaire générale du syndicat, présente à Athènes dans le cadre du congrès de la Confédération européenne des syndicats : “Nous sommes partisans de ce type de cotisation à condition que tous les revenus y participent.”

Aux yeux de la haute responsable du syndicat socialiste, la proposition de Laurette Onkelinx exclut non seulement les revenus les plus faibles, mais aussi les revenus mobiliers : “Laurette Onkelinx oublie également de remettre en cause les intérêts notionnels qui coûtent chaque année 5,7 milliards aux caisses de l’Etat. Il ne faut pas se tromper de cible. Les salaires ne sont pas les ennemis de l’économie !”

Trends.be, avec Belga

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