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Scénario catastrophe: Et si la Grèce quittait la zone euro…

La tension est à nouveau au maximum entre les dirigeants grecs et leurs collègues de l’Eurogroupe. Et donc, se pose à nouveau la question de savoir si la Grèce devra sortir ou non de la zone euro. Ce scénario fait couler beaucoup d’encre, mais que faut-il en penser ?

D’abord, que la crise actuelle est exacerbée parce que, tant du côté de Berlin que du côté d’Athènes, chacun campe sur sa position, en pensant qu’il est en position de force par rapport à l’autre. A priori, un compromis de la dernière seconde finira bien par sortir du chapeau des négociateurs, mais c’est vrai, les réactions humaines sont parfois imprévisibles et nous ne sommes pas à l’abri d’un éventuel dérapage. D’autant que si en Europe du Nord, le premier ministre grec est considéré comme un démagogue, en Grèce, il est vu plutôt comme une sorte de général de Gaulle qui résiste aux puissances de l’argent et redonne de la fierté à ses citoyens.

La question du jour est donc: imaginons que la Grèce sorte de gré ou de force de la zone euro, que va-t-il se passer ?

Scénario catastrophe: Et si la Grèce quittait la zone euro…

Sur le plan juridique, nous entrerions dans un territoire inconnu, car les traités européens n’ont pas prévu de sortie de la zone euro. Mais une chose est certaine, dès que la Grèce annoncera sa sortie de l’euro, les capitaux suivront le même chemin, et le gouvernement grec sera obligé d’instaurer un contrôle des capitaux, exactement comme l’a fait Chypre en 2013, et en limitant également le montant de cash que les citoyens pourront retirer d’un distributeur de billets.

Sur le plan économique, le gouvernement grec devra voter en une nuit une loi qui convertira en drachmes tous les contrats, que ce soient des contrats de travail ou de location par exemple. Mais il ne faut pas se leurrer, même si des nouveaux billets, en drachmes, sont imprimés en catastrophe et à la vitesse vv’, les Grecs garderont leurs euros, et nous aurons donc un pays avec deux monnaies parallèles comme dans certains pays d’Afrique.

Et puis, à court terme, les Grecs devront affronter l’effondrement de leur devise, l’explosion de l’inflation, la banqueroute de leur système financier et l’explosion mécanique de la dette publique.

Bref, le pays sera en défaut. Et s’il se ressaisit, ce sera des mois ou des années plus tard, lorsque la compétitivité aura été rétablie par la dévaluation de la monnaie. En attendant, ce sera un carnage social.

Mais ne nous leurrons pas, les autres pays européens n’en sortiront pas grandis non plus. Car même si les risques de contagion sont moindres qu’en 2012, il n’en reste pas moins que le caractère irréversible de l’euro ne sera plus pris au sérieux par les autres grandes puissances mondiales. Par ailleurs, la tentation sera grande pour les marchés financiers de tester la résistance des autres maillons faibles de la chaîne.

Pour toutes ces raisons, la plupart des observateurs restent malgré tout optimistes, car personne n’a rien à gagner d’une sortie de route de la Grèce.

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