Salaires : la Belgique championne de la pression fiscale

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Dans aucun autre pays d’Europe, l’écart entre salaire brut et salaire net n’est aussi important que chez nous. La Belgique est durement visée par un rapport secret dévoilé jeudi par le duo Van Rompuy/Barroso.

La Belgique est le pays européen où la pression fiscale et sociale sur les salaires est la plus forte, selon un rapport secret dévoilé jeudi soir par le président du Conseil, Herman Van Rompuy, et le président de la Commission, José Manuel Barroso, lors du Sommet européen. De plus, les coûts salariaux totaux ont crû en Belgique plus vite que dans la plupart des pays européens cette dernière décennie.

Ce rapport, évoqué vendredi dans L’Echo et De Tijd, entre dans le cadre d’une coordination plus stricte de la politique économique et budgétaire européenne. L’Europe disposera de nouveaux instruments afin de sanctionner les pays qui dévient trop de la ligne de conduite. A terme, la Belgique pourrait être visée par ces sanctions.

En Belgique, même les salaires les plus bas sont amputés de moitié

L’ampleur des coûts salariaux est particulièrement visée. Dans aucun autre pays, l’écart entre salaire brut et salaire net n’est aussi important. Même les salaires bruts les plus bas sont amputés de moitié, alors que, dans la plupart des autres pays, cette proportion n’excède pas 40 %.

L’explosion des coûts salariaux totaux (salaires et charges) frappe également. Seuls l’Irlande, l’Italie, le Portugal et l’Espagne ont fait moins bien ces 10 dernières années.

Pas de problème majeur lié aux coûts salariaux en Belgique, affirme John Crombez

John Crombez, secrétaire d’Etat à la Lutte contre la fraude, réfute qu’il existe en Belgique un problème majeur lié aux coûts salariaux. Parler de situation dramatique “est faux”, a déclaré le socialiste flamand vendredi matin sur les ondes de la VRT-radio.

Le secrétaire d’Etat appelle à la prudence dans les déclarations qui, sur base d’un seul élément, par exemple le coût salarial élevé, laisserait sous-entendre que la Belgique n’est pas un pays attrayant. D’autant que “cette analyse est fausse”, a-t-il ajouté. John Crombez nuance ainsi les conclusions de l’étude brandie par Van Rompuy et Barroso.

A ses yeux, en effet, l’impact des coûts salariaux n’est pas le même pour tous les secteurs. S’il confirme qu’il faudrait pouvoir agir sur ce problème pour les secteurs à forte intensité de main-d’oeuvre, certainement en ce qui concerne les bas salaires, il reconnaît que ce ne sera pas évident à un moment où l’on réclame essentiellement de faire des économies.

Trends.be, avec Belga

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