Ryanair et Vueling pourraient être subsidiés à Bruxelles à partir de 2016

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L’aide, que le fédéral va apporter aux compagnies qui font plus de 400.000 passagers à Brussels Airport, devrait uniquement profiter à des compagnies belges (Brussels Airlines, Jetairfly, Thomas Cook). Mais Melchior Wathelet indique qu’elle n’est pas discriminatoire et pourrait s’appliquer à d’autres compagnies à partir de 2016.

“Il s’agit d’une mesure juridiquement justifiée et proportionnée” explique à Trends.be Melchior Wathelet, secrétaire d’Etat à la mobilité. Il réagit aux informations sur les plaintes, qui auraient pu être déposées, contre l’aide, que le fédéral a annoncé, pour les compagnies qui desservent Brussels Airport. La mesure porte sur les transporteurs qui dépassent les 400.000 passagers. Elle consiste à prendre en charge les frais de sécurité de l’aéroport, soit un peu plus de 6 euros par passager. Comme l’indique notre confrère L’Echo, la Commission européenne a demandé des précisions sur ce mécanisme, qui doit encore faire l’objet d’un arrêté royal. Il porte sur les années 2013, 2014 et 2015. L’Etat versera 19 millions d’euros par an à Brussels Airport qui devra reverser l’argent aux compagnies. “Si des compagnies augmentent demain leur implantation à Bruxelles, elles bénéficieront d’un mécanisme identique, sur la base des données de 2015” Melchior Wathelet conteste que la mesure soit discriminatoire. Ryanair, qui ouvre des liaisons à Brussels Airport ce jeudi, et Vueling, qui va multiplier les vols, devraient dépasser les 400.000 passagers cette année. Ils ne bénéficieront pas dans un premier temps de ce subside, car la base prise pour l’attribution de cette aide est 2012. “Le mécanisme se base sur un critère objectif. Si des compagnies augmentent demain leur implantation à Bruxelles, elles bénéficieront d’un mécanisme identique, sur la base des données de 2015, si le gouvernement reconduit la mesure bien sûr.”

Ce qui signifie que Ryanair ou toute autre compagnie dépassant les 400.000 passagers devraient bénéficier de cette aide à partir de 2016. Pour l’heure, en pratique, seules des compagnies belges profiteront de ces subsides : Brussels Airlines, Jetairfly et Thomas Cook.

Premier objectif : un coup de pouce pour Brussels Airlines Le cabinet de Melchior Wathelet étudie depuis plus d’un an une mesure qui pourrait aider Brussels Airlines, qui souffre d’un surcoût de ses frais de personnels par rapport à ceux des principaux concurrents, Ryanair en tête. La compagnie belge a besoin de ce coup de pouce dans le cadre d’un plan de restructuration, qui prévoit un retour aux bénéfices en 2014. Le gouvernement était prêt à faire quelque chose mais il fallait trouver un mécanisme qui ne risquait pas d’être attaqué par la Commission européenne ou contesté par des compagnies concurrentes.

En décembre dernier, Melchior Wathelet a annoncé un mécanisme basé sur la subsidiation des frais de sécurité de l’aéroport. La Commission européenne autorise, en effet, des aides publiques pour des fonctions régaliennes (sécurité, pompiers) prestées par les aéroports. Charleroi peut ainsi recevoir une aide de la Région wallonne, dont bénéficient les compagnies clientes, principalement Ryanair.

L’argent sera versé à Brussels Airport qui le ristournera aux compagnies qui correspondent au critère des 400.000 passagers en 2012. Brussels Airlines pourrait ainsi recevoir environ 15 millions d’euros.

Ryanair attentif La mesure porte sur trois ans et sera réévaluée en 2015. Le prochain gouvernement pourrait fort bien ne pas la reconduire. Brussels Airlines pourrait en avoir encore besoin, ce qui pousserait plutôt à la maintenir. Le mécanisme pour 2013, 2014 et 2015 pourrait encore être contesté par les compagnies qui s’en sentiraient exclues. Cela peut être le cas de Ryanair et de Vueling, qui devraient dépasser les 400.000 passagers pour 2014, avec l’offre qui est lancée ou augmentée. Elles pourraient ne pas attendre 2015 et la nouvelle mouture de l’aide gouvernementale.

Contacté par Trends.be, Ryanair indique rester très attentif. “Nous considérerons toutes les mesures quand les détails seront publiés (l’arrêté royal n’est pas encore sorti, ndlr)” indique la compagnie. “Nous avons toute confiance que le gouvernement belge se conformera totalement aux règles concurrentielles de l’Union Européenne.”

Robert van Apeldoorn

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