Pourquoi le pétrole coûte si cher

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L’offre n’est pas si abondante et la demande explose, soutenue par la croissance de la Chine. Le pétrole cher pourrait coûter 0,7 point de croissance aux pays avancés à l’horizon 2012.

Les marchés pétroliers retrouveraient-ils la raison après avoir atteint des niveaux inégalés depuis septembre 2008? Le Brent de la mer du Nord se rapproche des 120 dollars le baril. Un revirement justifié par des informations communiquées par l’Opep qui laisse entendre que l’offre reste abondante. Pourtant, d’après le Centre for Global Energy Studies (CGES), celle-ci est déjà insuffisante à satisfaire le marché.

Preuve, les stocks mondiaux de brut ont reculé à un rythme de plus de 1,4 million de barils par jour au second semestre de l’an dernier. Et L’Arabie saoudite, chef de file de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole, a reconnu avoir abaissé sa production de 800 000 barils par jour en mars par rapport à février. Un geste que les analystes du CGES, fondé par l’ancien ministre saoudien du pétrole Cheikh Zaki Yamani, jugent dangereux.

Mais les raisons du pétrole cher ne sont pas seulement du côté de l’offre. La demande mondiale presse également. A 90 millions barils par jour, début 2011, elle bat des record absolus et dépasse même son pic d’avant la crise. Le redémarrage des pays de l’OCDE, mais surtout des pays émergents, Chine en tête, explique cette boulimie. D’après l’US Energy Information Administration, l’intensité en énergie primaire de la production chinoise est deux fois supérieure à celle de l’Union européenne.

Or le géant d’Asie double sa consommation tous les dix ans. Aujourd’hui elle dépasse 10 millions de barils par jour soit quasiment celle des 27 pays de l’UE! De quoi compenser le manque d’appétit du Japon et des Etats-Unis menacés d’abaissement de la note de sa dette par l’agence Standard and Poor’s.

Alors même si les cours ont cessé de grimper, l’or noir reste cher (+45% de plus par rapport à 2010), et devrait le rester. Le Centre de Prévision de L’Expansion table sur un baril à plus de 100 dollars fin 2011 et 110 dollars fin 2012. Et cette envolée ne sera pas sans conséquence sur la croissance mondiale. D’après l’OCDE, le choc coûterait à peu près 0,7 point de croissance aux pays avancés à l’horizon 2012. Et même les zones émergentes pourraient freiner.

Danièle Licata, L’Expansion.com

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