Amid Faljaoui

Pourquoi le coup de poker d’Alexis Tsipras tourne au fiasco

La partie de poker jouée par Alexis Tsipras, le premier ministre grec, s’est soldée par un échec pour lui et hélas également pour l’idée d’une Europe solidaire.

La partie de poker jouée par Alexis Tsipras, le premier ministre grec, s’est soldée par un échec pour lui et hélas également pour l’idée d’une Europe solidaire. Les ministres des Finances de la zone euro se sont en effet sentis trahis lorsqu’ils ont appris – par surprise – que le gouvernement grec allait organiser un référendum le 5 juillet prochain sur les propositions faites par les créanciers. En outre, Alexis Tsipras a appelé à voter “non” sur un programme d’aide de 15 milliards qui n’avait même pas encore été signé !

En représailles, les autres européens ont donc décidé de fermer la porte aux négociations. Résultat : aujourd’hui, les parties autour de la table ne se comprennent plus. Du côté des Grecs, on parle d’un “ultimatum” intolérable. Le gouvernement grec, ne voit pas en quoi le fait de consulter le peuple grec est une décision de rupture avec l’Europe. Pour lui, il s’agit d’une question de respect de la démocratie.

Pourquoi le coup de poker d’Alexis Tsipras tourne au fiasco

Du côté des autres pays de la zone euro, on parle plutôt d’un “chantage” grec. L’argument est le suivant : si à chaque fois qu’une discussion ou négociation déplait à un pays européen, ce dernier en appelle à un référendum au lieu de s’en tenir aux traités existants, alors c’est la fin de l’Europe ! Bref, il y a de la friture sur la ligne téléphonique qui relie Athènes aux autres capitales européennes.

En attendant, les banques sont fermées ce lundi en Grèce et les habitants du pays ne peuvent plus retirer au-delà de 60 euros par jour aux guichets bancaires ou aux automates. Ce weekend, près de 1 milliard d’euros ont été retirés des banques contre 30 millions d’euros en temps normal ! Est-ce la faillite du pays ? Pas encore, car la banque centrale européenne continue d’alimenter en cash les banques grecques mais pour combien de temps encore ? Les Allemands font déjà pression sur la BCE pour qu’elle débranche la respiration artificielle, car ils pensent que tout cet argent versé aux banques grecques et de l’argent perdu et ne sera jamais remboursé.

Les jours qui viennent nous en diront plus, mais deux choses sont déjà certaines : primo, le coup de poker des dirigeants grecs tourne au fiasco. Secundo, il n’y a pas lieu de s’en réjouir, car si cela tourne à la faillite de la Grèce et puis à sa sortie de l’euro, c’est toute l’idée d’une Europe solidaire qui en prendra un coup à l’extérieur.

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