“Pourquoi le chômage n’augmente-t-il pas plus ?”

© Belga

Si l’emploi résiste mieux que prévu, c’est grâce à l’importance du recours au chômage partiel, à la progression des emplois liés aux titres-services (surtout en 2009) et à l’évolution rapide (en termes absolus et en termes relatifs) des emplois à temps partiel, analyse l’économiste Philippe Defeyt dans une double note.

Au vu de l’ampleur de la crise, beaucoup craignaient le pire en matière de chômage. Les données officielles communiquées par l’Onem semblent pourtant ne pas justifier ces craintes, avec environ 30.000 chômeurs en plus à un an d’écart. Pour Philippe Defeyt, économiste et administrateur de l’Institut pour un développement durable (IDD), le chômage évolue pourtant davantage que ce qu’indiquent les données officielles de l’Onem.

Le président (Ecolo) du CPAS de Namur constate ainsi que l’augmentation du nombre de demandeurs d’emploi inoccupés, selon la définition du Bureau fédéral du plan, est d’environ 20.000 unités supérieure à celle donnée par l’Onem. Il semble aussi, selon Philippe Defeyt, que l’évolution du chômage serait encore un peu plus gonflée si l’on devait ajouter les demandeurs d’emploi issus des CPAS et non répertoriés en tant que tels.

Malgré tout, même dans sa définition large, le chômage évolue moins que ce qu’on pouvait craindre. L’économiste y voit deux explications : l’emploi résiste mieux que prévu et l’évolution de la population active reste très faible.

Si l’emploi résiste mieux que prévu, c’est grâce à l’importance du recours au chômage partiel, ainsi qu’à la progression des emplois liés aux titres-services (surtout en 2009) et à l’évolution rapide (en termes absolus et en termes relatifs) des emplois à temps partiel, expliquée principalement par la progression des titres-services et des personnes recourant au crédit-temps (réduction des prestations).

L’augmentation de la population estudiantine dans l’enseignement supérieur expliquerait, en bonne partie, la faible croissance de la population active entre 2008 et 2010, selon lui. Celle-ci est aussi contenue par la progression marquée des “congés thématiques”, c’est-à-dire des travailleurs qui quittent totalement ou partiellement le marché du travail pour des raisons familiales.

Il n’en demeure pas moins, poursuit Philippe Defeyt, que la Belgique enregistrera en 2010 un chômage global de l’ordre de 700.000 unités, sans tenir compte du chômage partiel et des demandeurs d’emplois issus des CPAS. Et le chômage devrait encore augmenter en 2011.

Trends.be, avec Belga

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content