Pour Schaüble, la Grèce ne sortira pas de l’euro

Le ministre allemand des Finances, Wolfgang Schäuble, et son homologue grec, Yanis Varoufakis. © AFP

Le ministre allemand des Finances Wolfgang Schaüble a estimé mercredi qu’une sortie de la Grèce de la zone euro était peu probable mais que les marchés financiers avaient déjà intégré une telle éventualité.

“Je suis assez confiant sur le fait que cela n’arrivera pas”, a déclaré M. Schaüble lors d’un colloque organisé par le Council on Foreign Relations (CFR) à New York. Il a souligné qu’il n’y avait pour le moment “pas de contagion” du fait de la crise grecque et que “la plupart des acteurs sur les marchés nous disent qu’ils ont déjà pris en compte quoi qu’il arrivera”.

“Jusqu’à présent, nous n’avons pas de solution et je ne pense pas que nous aurons une solution la semaine prochaine”, a-t-il toutefois concédé évoquant la crise grecque.

Les ministres des finances de la zone euro doivent se réunir le 24 avril à Riga en Lettonie. Selon la presse allemande, ils auraient fixé au 20 avril une échéance pour trouver un accord avec Athènes sur un nouveau programme de réformes en échange de la dernière tranche du programme d’aide internationale dont bénéficie Athènes.

M. Schaüble a reconnu que la situation était “très difficile pour la Grèce” et que le nouveau gouvernement de gauche Syriza avait “détruit” toutes les hypothèses sur lesquelles se basait le redressement des finances du pays.

“Nous n’avons pas besoin de plus d’argent”, a-t-il affirmé concernant le plan d’aide à la Grèce, “nous avons besoin de plus de réformes”.

“L’Allemagne travaille à un plan pour garder une Athènes en faillite dans la zone euro”

Par ailleurs, selon l’hebdomadaire allemand Die Zeit, le gouvernement allemand élaborerait un plan pour maintenir la Grèce dans la zone euro même en cas de faillite du pays. Une Athènes à sec ne pourrait conserver l’euro que si elle octroie son entière collaboration à ses partenaires européens et mène les réformes exigées.

La Grèce mène toujours des négociations très difficiles avec ses créanciers internationaux – la Commission européenne, la Banque centrale européenne et le Fonds monétaire international. Faute d’accord à Riga, la Grèce ne pourrait plus, sans argent frais, honorer ses engagements financiers et sa sortie de la zone euro, obligée et chaotique, serait alors inévitable, selon certains.

Mais le gouvernement allemand n’entend donc pas aller aussi loin, selon Die Zeit. Si Athènes ne peut plus payer ses dettes, la Banque centrale européenne ne devrait plus fermer totalement le robinet d’argent frais pour les banques grecques. La condition posée serait que les Grecs se montrent “fondamentalement coopératifs” et prêts à exécuter (enfin) leurs réformes.

Si les Grecs ne veulent pas s’y plier, le gouvernement d’Angela Merkel ne s’opposerait plus à un Grexit. Athènes recevrait dans ce cas une aide financière pour accompagner de manière moins brutale le basculement vers une monnaie nationale.

Une porte-parole du ministre allemand des Finances Wolfgang Schäuble n’a pas souhaité commenter l’article du Zeit. “Ce que le gouvernement veut, c’est que la zone euro soit maintenue et renforcée.” Elle a précisé qu’il était exclu que l’aide à la Grèce soit encore versée ce mois-ci.

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