Pour la France, le Portugal “ne mérite pas” d’être sanctionné pour ses dérapages budgétaires

© AFP

Le ministre français des Finances Michel Sapin a estimé lundi que le Portugal, dans le viseur de la Commission européenne en raison de ses dérapages budgétaires, ne méritait pas d’être sanctionné, ayant fait “énormément d’efforts” pour réduire son déficit.

“Le Portugal a fait des efforts monstrueux au cours de ces dernières années”, avec la mise en place d’un “ajustement extrêmement brutal, extrêmement violent” pour redresser ses finances publiques, a estimé M. Sapin lors d’un point presse organisé avant son départ pour des réunions de l’Ecofin et de l’Eurogroupe à Bruxelles.

Selon le ministre des Finances, le dérapage budgétaire du Portugal tient principalement au fait “que l’Etat ait eu l’obligation de venir au secours d’une banque”, la banque Banif, en décembre.

Le Portugal a affiché un déficit public de 4,4% du PIB l’an passé alors que l’objectif était de repasser sous les 3%. En 2016, il devrait toutefois à nouveau respecter cette limite.

“Certes la Commission est dans son droit et peut-être même dans son devoir lorsqu’elle souligne que le Portugal n’a pas respecté ses engagements”, a reconnu M. Sapin. Mais “le Portugal ne mérite pas qu’on lui applique une discipline qui ne tienne pas compte” de cette situation, a-t-il ajouté.

La Commission européenne a ouvert la voie jeudi à une procédure de sanctions inédites pour dérapage budgétaire à l’encontre du Portugal et de l’Espagne. L’exécutif européen a toutefois laissé le soin aux ministres des Finances de l’UE de prendre la décision formelle d’une sanction, peut-être dès mardi.

Concernant l’Espagne, M. Sapin a reconnu que la situation était difficile, compte tenu notamment du contexte politique dans le pays, privé de majorité claire lors des dernières élections. “La difficulté, c’est de savoir avec qui nous discutons et qui prend des engagements”, a souligné le ministre.

En 2015, le déficit public espagnol a atteint 5% du produit intérieur brut (PIB), bien au-delà du plafond fixé par le pacte de stabilité (3% du PIB) et des objectifs que lui avait fixés la Commission, soit 4,2%.

Il devrait aussi déraper en 2016, l’Espagne n’étant pas encore parvenue à former un gouvernement après les élections législatives du 26 juin, précédées de six mois de blocage politique.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content