Pétrole libyen : une vue à long terme

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La chute du régime Kadhafi serait-elle une bonne chose pour le prix du pétrole ? Lundi, alors que les rebelles libyens prenaient d’assaut Tripoli, le prix du baril demeurait assez stable autour de 108 dollars, comme les jours précédents.

Le marché anticipe une reprise progressive de la production libyenne, qui a chuté à moins de 50.000 barils par jour contre 1,3 à 1,6 million avant le début du conflit en février dernier. Ceci ne représente que 2 % de la production mondiale, mais l’essentiel est exporté, les besoins intérieurs étant de l’ordre de 300.000 barils par jour. Les experts estiment que les exportations ne pourront reprendre avant plusieurs mois ; les champs de production sont généralement en bon état, mais il n’en va pas de même des terminaux portuaires. Cette reprise des exportations libyennes, couplée avec le ralentissement économique, devrait intensifier la détente des prix du pétrole à court terme, estiment les professionnels.

En Bourse, les valeurs pétrolières comme la française Total et l’italienne Eni, malmenées ces dernières semaines, reprennent des couleurs. Les deux groupes, déjà présents en Libye, sont en effet en première ligne pour profiter du redémarrage de la production et exploiter le riche potentiel du pays. Suivent la britannique BP, l’espagnole Repsol et l’autrichienne OMV, autres producteurs déjà présents. La compagnie nationale NOC chiffre les réserves de la Libye à 42 milliards de barils, devant le Nigeria (37,2 milliards) et l’Algérie (12,2). Au rythme de production actuel, il y en a pour 88 ans. Par ailleurs, un quart seulement du pays a été prospecté. Sans être un géant de l’or noir, la Libye présente un beau potentiel, et à long terme !

SANDRINE VANDENDOOREN

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