Pas de problème de liquidités jusqu’à l’été, assure la Grèce

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Le ministre grec de l’Economie Georges Stathakis a estimé samedi sur son compte Twitter que la Grèce ne souffrirait pas d’un manque de liquidités jusqu’à l’été, grâce à un plan gouvernemental de renforcement du système de perception des impôts.

M. Stathakis réagissait à la publication d’une interview qu’il a donnée au Wall Street Journal, dans laquelle il est cité disant: “Nous aurons des problèmes de liquidités en mars si les impôts ne s’améliorent pas, et alors nous verrons à quel point l’Europe sera dure”.

“Je n’ai pas dit qu’il y aurait des problèmes de liquidité en mars”, assure M. Stathakis sur Twitter, ajoutant que le discours de politique générale que fera dimanche le Premier ministre Alexis Tsipras devant le Parlement “comprend un plan d’augmentation des recettes provenant des impôts, assurant ainsi la trésorerie nécessaire”.

“Il n’y aura pas de problème jusqu’à l’été et la conclusion d’un accord” avec les partenaires européens, affirme M. Stathakis.

Dans son interview au Wall Street Journal, M. Stathakis indique que la collecte d’impôts a baissé de 7% entre novembre et décembre (environ 1,5 milliard d’euros) et sans doute autant entre décembre et janvier.

La Grèce souhaite obtenir de l’UE un financement-relais durant quelques mois, pendant l’élaboration d’un vaste plan comprenant réformes et aménagement de sa dette, mais l’UE n’y semble pour l’instant pas disposée.

Le nouveau gouvernement de gauche radicale Syriza d’Alexis Tsipras a en effet décidé d’en finir avec les plans d’aide gérés depuis 2010 par la troïka de ses créanciers (UE, BCE, FMI) en échange de réformes drastiques dans le pays.

Il renonce ainsi à la dernière tranche d’aide de l’UE qui devait lui être versée fin février, ne réclamant qu’1,9 milliard d’euros issus d’obligations grecques détenues par la BCE, sur un total de 7,2 milliards d’euros qui lui étaient destinés. Il a aussi demandé vendredi à pouvoir émettre des bons du Trésor au-delà de la limite autorisée.

Or le temps presse car la Grèce a des engagements financiers à honorer, et déjà de nombreux Grecs ne payent plus leurs impôts, en attendant de voir comment va évoluer le pays.

Le gouvernement grec et l’UE font monter la pression, avant une réunion extraordinaire des ministres des Finances de la zone euro le 11 février, précédant un sommet européen le lendemain, le tout à Bruxelles.

Standard & Poor’s et Moody’s accentuent la pression

Par ailleurs, les agences de notation ont accentué la pression sur la Grèce vendredi. Alors que Standard & Poor’s a abaissé d’un cran la note du pays, Moody’s a menacé de faire de même, invoquant “l’incertitude élevée” autour des négociations entre Athènes et ses créanciers européens et du FMI.

La “posture du gouvernement” et “le temps qui passe alors que se présentent des échéances de dettes cruciales à honorer” ont poussé Standard & Poor’s à abaisser d’un cran la note de la Grèce vendredi soir, de ‘B’ à ‘B-‘. L’agence a menacé d’aller encore plus loin.

La Grèce est désormais placée “sous examen en vue d’une dégradation”, a annoncé de son côté l’agence Moody’s. “La principale raison tient au degré élevé d’incertitude sur l’issue des négociations entre la Grèce et ses créanciers publics”, explique Moody’s dans son communiqué.

“L’issue (des discussions) pourrait avoir des implications négatives sur la capacité de la Grèce à faire face à ses besoins de financement et de liquidités et sur la probabilité d’un défaut”, explique Moody’s dans un communiqué.

Ce diagnostic tranche avec la dernière évaluation délivrée par Moody’s sur la Grèce. En août dernier, l’agence avait relevé la note du pays de deux crans à son niveau actuel (‘Caa1’) en invoquant “l’amélioration” de sa situation budgétaire.

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