Pacte d’investissement: “60 milliards d’ici 2030”, prône Charles Michel

© Belga

Le premier ministre, Charles Michel, veut doubler le montant du Pacte d’investissement stratégique, a-t-il annoncé ce mardi devant la commission des Affaires générales de la Chambre.

Une première liste indicative regroupe des projets anciens et nouveaux pour un montant de 30 milliards d’euros. D’ici 2030, le chef du gouvernement souhaite en arriver à 60 milliards d’euros.

“J’ai une ambition, celle de porter le montant à 60 milliards d’euros entre 2017 et 2030. Ce serait inédit dans ce pays de se fixer l’ambition de mobiliser 60 milliards”, a-t-il déclaré. “Je crois que c’est possible car je ressens un grand enthousiasme des secteurs économiques de notre pays à cet égard”.

Ce pacte associe les Régions. Lors de la prochaine réunion du comité de concertation, les gouvernements fédéral, des Communautés et des Régions feront le point sur l’avancement des travaux. Le premier ministre souhaite organiser un comité de concertation spécialement consacré au Pacte, à la fin de l’année.

Les “réticences” manifestées au début à l’échelon des Régions semblent surmontées, selon M. Michel. Certains redoutaient de voir le gouvernement fédéral prendre une forme de leadership dans une matière où une grande partie des compétences est régionale. “Cela permet de montrer que le fédéralisme de coopération fonctionne: en quelques mois, on a pu lever les incompréhensions et les malentendus”.

Plusieurs sources de financement sont envisagées, qui varieront d’un projet à l’autre: un financement public, public-privé et privé. Le premier ministre a exprimé sa volonté de mobiliser l’épargne des Belges vers l'”économie réelle”. Le point cher aux libéraux sera abordé dans les prochains conseils des ministres thématiques ou dans le cadre des travaux budgétaires.

Cinq thèmes ont été retenus: énergie, mobilité, santé, agenda numérique et infrastructure ainsi qu’autorité de l’Etat.

La première liste de projets remise par le premier ministre contenait beaucoup de dossiers existant déjà, indépendamment du Pacte: masterplan prisons III, remplacement des F-16, etc. “Ce ne pas du recyclage. Le but est aussi de ‘booster’ certains projets parfois bloqués depuis longtemps”, a souligné M. Michel. Des projets nouveaux sont aussi prévus: recherche dans le stockage de l’énergie, les parcs éoliens ou les “smart cities”.

La mise en oeuvre du Pacte s’inscrit également dans la stratégie de relance européenne. Depuis quelques années, la Belgique réclame une révision des nouvelles règles comptables qui freinent, à ses yeux, les investissements publics. “Ca bouge. La perception n’est plus la même qu’il y a quelques années. Mais cela ne signifie pas encore qu’on applaudit notre analyse”, a expliqué le premier ministre.

L’opposition soutient la démarche du gouvernement. Dans ses rangs, certains appellent à surmonter les clivages politiques, particulièrement présents du côté francophone. “Nous serons attentifs et ‘soutenants’ autant que possible”, a assuré Benoît Dispa (cdH).

Partner Content