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‘On a vu le meilleur et le pire du capitalisme’

Entre Google et le Japon, le début de cette semaine est à marquer d’une pierre blanche dans l’histoire du capitalisme.

Alphabet, qui est le nouveau nom de la société qui chapeaute Google, a détrôné Apple de sa première place à la Bourse de New York. La société-mère, si je puis dire, de Google est aujourd’hui la première capitalisation boursière mondiale, bien avant les pétroliers, bien avant les banques, bien avant n’importe quelle industrie. C’est inouïe quand on pense que cette société fondée par deux étudiants américains a vu le jour en septembre 1998. En moins de 20 ans, ces deux surdoués en maths et en informatique ont donc bâti un empire. C’est une leçon admirable.

En revanche, si le capitalisme peut faire rêver avec ce genre d’histoire, il peut aussi faire peur avec les taux d’intérêt négatifs. Comme vous le savez, les principales autorités monétaires en Europe, aux Etats-Unis et au Japon ont abaissé au maximum leur taux d’intérêt – quasi à 0% – pour permettre à nos économies de redémarrer du bon pied. En fixant artificiellement les taux d’intérêt à court terme à près de 0%, les autorités monétaires veulent pousser les citoyens à consommer et les entreprises à investir, tout en soulageant les Etats qui sont très endettés. En effet, comme les taux sont faibles, ces mêmes Etats peuvent rembourser plus facilement leurs dettes publiques.

Nos élites ne savent plus quoi faire pour relancer la machine économique… et finissent par penser à l’impensable

Mais malgré plusieurs années avec des taux à 0%, ces politiques ne semblent pas marcher. Et le Japon vient donc de décider de passer à des taux… négatifs ! Ce n’est pas le premier pays qui le fait, mais c’est symbolique du désarroi de nos élites monétaires. Elles ne savent plus quoi faire pour faire redémarrer la machine économique.

Certains experts pensent que la zone euro va aussi passer aux taux d’intérêt négatifs en mars prochain, car la croissance patine encore. Ce qui est fou, et le grand public ne se rend pas compte, c’est que d’ores et déjà un quart des emprunts d’Etat traités dans le monde porte un taux d’intérêt négatif. Pour vous donner un exemple, l’Allemagne, le meilleur élève de la classe en Europe et sans doute au monde, emprunte à 5 ans avec un taux négatif. Cela veut dire que des investisseurs paient l’Allemagne en achetant ses obligations à 5 ans. C’est vraiment le monde à l’envers ! Ces investisseurs paient donc 0,32% d’intérêt par an pour que l’Allemagne daigne leur prendre leur argent, comme l’écrit Marc Fiorentino, dans sa lettre d’information Monfinancier.com.

Aujourd’hui, nos autorités monétaires sont à court d’idées pour relancer nos économies. Et certaines d’entre-elles finissent par penser à l’impensable: forcer les banques, les entreprises et les consommateurs à consommer, prêter et investir… sous peine de devoir payer une pénalité sous forme d’intérêt négatif. Reste encore à voir s’il est possible de forcer un âne à boire s’il n’a pas soif…

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