Nouveautés fiscales : “Les Belges en ont marre !”

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Les clients de cet avocat spécialisé ont paniqué lors de la formation du gouvernement en décembre : “La plupart d’entre eux sont à présent fâchés” et “veulent absolument placer leurs liquidités à l’étranger”. Interview.

Retrouvez un dossier consacré à la façon dont les Belges échappent au fisc dans le magazine Trends-Tendances daté du 15 mars 2012.

Avocat spécialisé dans la planification fiscale internationale, Iven De Hoon (De Hoon & Partners) est aussi l’auteur d’un livre au titre pour le moins direct : Comment rester invisible aux yeux du fisc (à paraître le 15 avril prochain aux éditions Roularta Books). Le message de cet Anversois est clair.

Les dernières mesures fiscales sonnent-elles le glas de l’anonymat financier en Belgique ?

Oui et non. Oui, parce que toute une série de contribuables “captifs” n’ont d’autre choix que de se plier aux nouvelles règles fiscales. Je pense notamment aux personnes qui sont actives dans l’horeca, aux professions libérales, médecins, notaires, etc. Leurs activités ne présentent pas de dimension internationale. Elles peuvent donc difficilement déménager. Pour tous ces contribuables-là, il est plus que jamais difficile de rechercher la discrétion fiscale et financière. Les entrepreneurs, en revanche, peuvent songer à déménager tout ou partie de leurs activités en dehors de nos frontières.

Faut-il voir dans les récentes mesures et celles de décembre la dernière étape avant la mise en place d’un cadastre des fortunes ?

Officiellement, on ne parle pas de cadastre des fortunes en Belgique. C’est pourtant de facto une réalité. Sous couvert de mesures apparemment techniques comme la suppression des titres au porteur, on l’a mis en place au fil du temps.

Comment réagissent, aujourd’hui, vos clients face à tous ces changements fiscaux ?

Après avoir fait preuve de nervosité au moment de la note Di Rupo en juillet, ils se sont montrés paniqués lors de la formation du gouvernement en décembre. La plupart d’entre eux sont à présent fâchés. Ils en ont marre ! Ils veulent absolument placer leurs liquidités à l’étranger. Dans un trust anglo-saxon à Jersey, par exemple. Voire s’expatrier. Ou, pourquoi pas, déplacer le siège de leur entreprise à l’étranger. A ce propos, des pays d’Europe centrale comme la Hongrie et la Slovaquie sont fort convoités. Savez-vous aussi que 250 Belges vivent aujourd’hui à Malte, contre une cinquantaine voici deux ans ?

Propos recueillis par Sébastien Buron

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