La conclusion vendredi d’un accord de libre échange entre l’Union européenne et le Canada va renforcer la position du Vieux continent dans ses négociations avec les Etats-Unis pour boucler un accord de même nature, a jugé vendredi soir le commissaire européen au Commerce, Karel De Gucht, interrogé par Belga.
Le président de la Commission européenne José Manuel Barroso et le Premier ministre canadien Stephen Harper ont signé vendredi un accord politique en vue de boucler un accord de libre échange, dont les modalités techniques doivent toutefois encore être arrêtées. Cet accord devrait augmenter le PIB de l’Europe de 12 milliards d’euros, selon des estimations.
Pour M. De Gucht, le compromis trouvé avec Ottawa devrait également aider l’Europe dans ses négociations avec les Etats-Unis pour parvenir à un accord de libre échange entre les deux blocs, les différents points d’entente avec la Canada pouvant servir de précédents à dupliquer dans l’accord avec Washington. Le commissaire européen a notamment cité en exemple les indications géographiques, l’Europe étant parvenue à faire reconnaître aux Canadiens la protection de quelque 150 produits d’origine comme le Roquefort ou le Grana Padano, mais aussi les droits de propriété intellectuelle des médicaments, ou encore l’entrée d’armateurs européens sur le marché canadien de la navigation.
“Il s’agit d’accords certes séparés, mais il y a un nombre de passerelles qui nous renforcerons dans la négociation avec les Etats-Unis”, analyse l’ancien ministre belge des Affaires étrangères. Celui-ci a par ailleurs rejeté les critiques affirmant que l’accord avec le Canada va encourager le dumping de la viande de boeuf et de porc en Europe. “L’Union européenne est un exportateur net de produits agricoles. La viande ne représente que 3 à 4 pour cent, soit un pourcentage très limité. On ne peut pas voir les choses que de ce seul côté”.
