“Nous avons l’ambition de réduire la pression fiscale”

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Climat social tendu, discussions entre partenaires gouvernementaux sur l’impôt sur la fortune, rapport critique de la Cour des comptes… le gouvernement fédéral n’a pas la vie facile. Mais Johan Van Overtveldt, ministre des Finances ne s’en laisse pas conter.

Le gouvernement Michel n’a pas eu de lune de miel. Le ministre des Finances Johan Van Overtveldt (N-VA) non plus. A l’heure où Marc Coucke décroche la timbale et depuis l’affaire Lux Leaks, le CD&V fait pression pour introduire un impôt sur la fortune par l’entremise d’un glissement fiscal (tax shift). En outre, un rapport de la Cour des comptes estime que le projet de budget du gouvernement Michel contient encore trop de zones d’ombre. L’incidence ainsi que les recettes ou coûts escomptés de plusieurs mesures du nouveau gouvernement, comme le saut d’index, ne peuvent pas être vérifiés. Pour l’heure, l’avis de la Commission européenne sur le budget pluriannuel belge n’est pas encore connu.

TRENDS-TENDANCES. La tentation n’est-elle pas grande de vendre un certain nombre de participations publiques pour alléger la dette ?

JOHAN VAN OVERTVELDT. Elle existe, mais je vais y résister. Même si la tentation se fera plus forte si la croissance n’est pas au rendez-vous. La vente éventuelle de participations dans Belgacom ou Belfius doit être mûrement réfléchie. Le pire serait de se lier à un calendrier. On ne peut quand même pas déclarer vouloir vendre les participations d’ici le contrôle budgétaire de l’automne 2015. Le gouvernement devra tenir compte de nombreux facteurs : qu’est-ce que cela rapporte ? Qu’est-ce que cela signifie pour les marchés financiers ? Qu’est-ce que cela signifie pour le personnel d’une entreprise comme Belfius ? Qu’en est-il du financement des pouvoirs locaux ? Et qu’en est-il de la disparition des recettes que l’Etat tirait des dividendes ? Si une décision devait être prise, la réduction de la dette publique ne serait que l’un des éléments.

Ce gouvernement en fera-t-il assez ? Les prélèvements publics atteignent 53 %. Les dépenses publiques devraient reculer de 2 % du PIB. Elles dépasseront encore les 50 % du PIB en 2018.

S’il y a moyen d’en faire davantage, nous devrons sûrement le faire. Mais inverser la tendance, cela, c’est crucial. S’il n’est pas possible d’y aller à fond, c’est aussi que l’environnement économique international est peu propice.

Quelles sont les projections pour la pression fiscale ? Doit-elle rester stable ?

Nous avons l’ambition de réduire la pression fiscale. Les estimations du plan budgétaire remis à l’Europe marquent déjà une rupture. La pression fiscale passe de 48 à 47,6 % du PIB. Cette tendance trouve en outre confirmation dans les dernières perspectives macro-économiques de la Commission européenne.

La confiance des consommateurs recule. Les critiques envers le gouvernement Michel pointent les économies.

Les gens voient surtout ce qui se passe autour d’eux. S’il pleut à Berlin, c’est la tempête à Bruxelles. L’économie allemande est en train de s’arrêter, et c’est une très mauvaise nouvelle pour l’économie belge. Raison pour laquelle nous devons exécuter le programme gouvernemental de manière cohérente. Cela mettra définitivement la Belgique sur la bonne voie.

Combien d’années faudra-t-il ?

Si l’économie internationale reprend en 2015, je pense que nous verrons rapidement des résultats positifs. Dans la négative, cette politique veillera à ce que cette tendance soit combattue. Mais une économie ouverte comme la belge est un fait incontournable. Nous vivons de l’import et de l’export.

Retrouvez cette interview exclusive dans le magazine Trends-Tendances de cette semaine.

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