Mondial de foot 2010 : le pronostic des économistes

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Sollicitées par leurs clients, les banques d’affaires et autres gestionnaires de fortune ont fait tourner leurs modèles économétriques pour tenter de déterminer qui sera le gagnera la Coupe du monde de football en Afrique du Sud. Et le vainqueur est…

Levons d’emblée le suspens : la France ne gagnera pas la Coupe du monde de football. Ce ne sont pas les supporters italiens qui le disent… mais les économistes ! Tous les quatre ans, ces derniers font tourner leurs modèles quantitatifs pour tenter d’identifier le pays vainqueur. Une manière de réaliser un joli coup médiatique (comme pour l’Eurovision), mais aussi un moyen de répondre à une demande de plus en plus pressante de la part des clients des grandes banques.

Cette année, la victoire devrait se jouer entre les “grosses équipes” : le Brésil, l’Italie, l’Allemagne et l’Angleterre. Ce n’est pas vraiment une surprise : les performances passées et l’expérience sont des indicateurs très fiables de la performance future, expliquent les experts d’UBS, qui ont appliqué aux équipes de football la méthode de classement des joueurs d’échec. Or, sur les 18 éditions de la Coupe du monde, le Brésil a remporté le titre à cinq reprises. L’Italie a gagné quatre fois et l’Allemagne trois fois.

Le palmarès de l’Angleterre est beaucoup mois impressionnant : une victoire en 1966 et une 4e place en 1990. Mais les experts de JP Morgan, adeptes de l’analyse quantitative, donnent tout de même une prime à cet outsider . Ils voient donc la sélection britannique s’imposer en finale aux tirs au but face à l’Espagne. Toujours selon JP Morgan, la France achèverait son parcours en quarts de finale.

Les experts d’UBS et de Goldman Sachs ne sont pas non plus très tendres avec les “Bleus”. Ils octroient à l’équipe de France une probabilité de victoire de 6 % (contre 22 % ou 14 % pour le Brésil). “En 2006, l’équipe de France avait aussi peiné pour se qualifier avant de réaliser de belles prestations, commentent les experts de Goldman Sachs. Mais à l’époque, Raymond Domenech avait su rappeler des joueurs-clés et Zidane avait été décisif.” Cette fois, il faudra faire sans l’ancien meilleur joueur du monde.

Que les supporters des Bleus se rassurent, cependant : les modèles mathématiques sont loin d’être infaillibles. “Les pronostics footballistiques tiennent plus de l’art que de la science”, admet un économiste. De même, Goldman Sachs reconnaît que son modèle, qui intègre des pronostics de bookmakers et le tableau de chacun des participants, “est intuitif dans une large mesure”.

D’ailleurs, si le modèle d’UBS a frôlé la perfection lors de la Coupe du monde 2006, il s’est révélé particulièrement inefficace lors de l’Euro 2008. Enfin, les méthodes mathématiques utilisées par JP Morgan pour prévoir les résultats du Mondial ont montré leurs limites lors de la crise des subprimes.

Sébastien Julian, L’Expansion.com

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