Mieux coordonner les économies : oui, mais comment ?

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Les Etats européens n’ont pas encore de réponse à cette question. Herman Van Rompuy, président de l’UE, l’admet lui-même, tout en soulignant la nécessité d’un consensus sur cette “gouvernance économique”, qui devrait comprendre des mécanismes plus stricts de coordination.

Herman Van Rompuy a reconnu mercredi des divergences entre Etats européens sur le degré de contrainte à imposer pour renforcer la coordination des politiques économiques, même s’il est nécessaire, selon lui, de “trouver un consensus sur le processus de gouvernance économique”.

Le président de l’Union européenne tenait une conférence de presse à l’issue d’une rencontre avec le Premier ministre et ministre du Trésor luxembourgeois, Jean-Claude Juncker. “On n’a pas encore un accord total, c’est tout à fait normal qu’il y ait une discussion, a-t-il tempéré. Mais on trouvera un consensus.”

L’Espagne veut des objectifs contraignants pour les nations, une idée refusée par l’Allemagne

Les dirigeants de l’UE se réuniront en sommet le 11 février afin de commencer à ébaucher une stratégie de croissance pour les 10 ans à venir, stratégie qui devra comprendre “des mécanismes plus stricts de coordination”, selon les mots de José Manuel Barroso, président de la Commission européenne.

Les principaux représentants de l’UE ont déjà commencé à esquisser les contours d’une forme de “gouvernement” économique européen, passant par une plus grande coordination des politiques nationales. L’Espagne, qui exerce actuellement la présidence tournante de l’UE, a même proposé de fixer désormais des objectifs contraignants aux pays, avec possibilité de “mesures correctives” pour les pays récalcitrants. L’Allemagne s’y est cependant immédiatement montrée réticente.

Le traité de Lisbonne “prévoit déjà un processus de mise en défaut et d’avertissement, ce qui peut être assez contraignant, s’est contenté de dire Herman Van Rompuy. Il existe des dispositifs prévus dans le traité et, au moment voulu, on doit pouvoir les mettre en place.”

Gouvernance économique : Juncker déplore les divergences de vue entre l’Allemagne et la France

Jean-Claude Juncker, qui vient d’être reconduit comme chef de file des ministres des Finances de la zone euro, a lui aussi plaidé ces derniers temps pour un renforcement du pilotage des politiques économiques, en encourageant notamment la Commission européenne à adresser des “mises en garde” aux mauvais élèves. Le traité de Lisbonne prévoit que, si les politiques économiques menées par un pays “ne sont pas conformes aux grandes orientations” communes, la Commission “peut adresser un avertissement à l’Etat membre concerné”.

Dans une interview au quotidien français Les Echos de mercredi, Jean-Claude Juncker déplore par ailleurs les divergences de l’Allemagne et de la France sur la gouvernance économique : “L’Allemagne conteste l’idée même d’une coopération plus élaborée entre pays partageant la même monnaie”, alors que la France prône depuis longtemps un gouvernement économique de la zone euro. “Ce désaccord franco-allemand peut être surmonté”, juge toutefois le Luxembourgeois.

La crise des déficits grecs encourage notamment les gouvernements européens à vouloir jouer davantage la même partition sur le plan économique à l’avenir.

Trends.be, avec Belga

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