Marcourt dénonce les effets de l’embargo américain sur la capacité d’investissement

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Le ministre wallon de l’Économie Jean-Claude Marcourt a dénoncé vendredi, au dernier jour d’une mission économique et académique à Cuba, les effets de l’embargo américain sur la capacité des entreprises étrangères à y investir.

“Il est possible de faire affaire à Cuba, comme le prouvent les exemples de NMC ou de BDC, ainsi que les réformes économiques en cours, au port de Mariel entre autres. Mais les effets de l’embargo, notamment sur le système bancaire, constituent un problème majeur: obtenir du crédit bancaire interne relève de l’exploit, trop d’investisseurs doivent agir sur fonds propres, ça limite nécessairement la capacité d’investissement et de développement des affaires”.

Le ministre PS dit avoir perçu le développement d’une sorte de classe moyenne sur l’île castriste. “On a eu le sentiment d’une volonté d’aller plus loin dans les réformes, et que tout cela est long”, a-t-il ajouté, après plusieurs rencontres avec les ministres cubains de l’Économie, de l’Enseignement supérieur, ou encore de la Science et la Technologie.

“Le jour où l’embargo sera levé, il y aura une déferlante. C’est donc maintenant qu’il faut venir, car c’est dans la difficulté que les amis se reconnaissent”. Le ministre souligne l’image très amicale dont bénéficie la Belgique à Cuba depuis de nombreuses années, indépendamment des coalitions du gouvernement fédéral.

La quinzaine d’entreprises wallonnes et bruxelloises de la mission constituent certes une délégation limitée, mais elle est la plus grande envoyée par la Wallonie depuis qu’elle participe à la Foire internationale de La Havane. L’entreprise BDC, présente depuis 1983 à Cuba et fine connaisseuse des rouages du régime, peut selon lui “montrer le chemin grâce à ses conseils et son expertise ; je dis aux PME wallonnes: exportez, ne restez pas dans votre jardin, diversifiez vos capacités de développement”.

Interrogé sur le respect des droits de l’homme dans ce régime communiste, le ministre dit avoir indiqué auprès de ses interlocuteurs la nécessité d’une vitalité des réformes démocratiques pour le commerce. “La Belgique a toujours dit – et j’appuie cette démarche – que nous sommes là pour accompagner et non pas donner des leçons, mais néanmoins dire qu’un certain nombre de droits démocratiques ne sont pas toujours respectés”. Il voit notamment un élément positif dans la volonté du président Raúl Castro de donner au parlement un rôle plus important.

Dans son volet académique, la mission a permis de jeter les bases d’une collaboration pour des programmes de santé mais aussi d’amélioration de la production animale et agricole, pour une île qui connaît un important déficit en termes de dépendance alimentaire.

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